PourJean-Pierre, comme de nombreux parents, les premiĂšres relations amoureuses des adolescents sont un moment de transition, qu'on ne pensait pas arriver si tĂŽt. Mais d'aprĂšs les Ă©tudes, lesEuh... Les parents ne sont pas morts quand mĂȘme, ils sont toujours parents de cette enfant, et son histoire, c'est toute sa vie....Je ne vois pas oĂč serait le problĂšme Ă montrer cette vidĂ©o! Ă part pour les adultes bien sĂ»r!. Je pense que c'est une bonne idĂ©e d'en garder copie, de la lui offrir plus tard... Et une bonne idĂ©e de ne pas crĂ©er de "tabous". Maintenant ce n'est pas forcĂ©ment un grand plaisir pour toi de voir ton homme roucouler avec son ex....Faut pas se forcer non plus! Mais si par toi et ton homme deviez vous sĂ©parer un jour, ce serait bien que la petite garde des vidĂ©os des vacances avec vous.... La vie change mais on ne "perd" pas son passĂ©! Je pense qu'il n'y a pas de rĂšgles, Ă certains Ăąges les enfants aiment bien voir "quand ils Ă©taient petits", Ă d'autres non....Moi nu? Beark!. Faut pas se crĂ©er de faux problĂšmes au nom de thĂ©ories douteuses!.... Plus l'histoire est "claire", mieux ça vaut! JespĂšre que quelquâun pourra mâĂ©clairer oĂč aura connu la mĂȘme situation que je traverse. Mon homme (30 ans) et moi (36 ans) nous nous aimons terriblement mais nous nâavions pas la mĂȘme façon de voir lâavenir et câest pour cette raison que nous venons de rompre. Cela faisait deux ans que nous Ă©tions ensemble. TĂ©moignage Ma fille n'a pas eu la chance de connaĂźtre son papa Votre enfant nâĂ©tait pas encore nĂ© quand son papa vous a quittĂ©es ? Mon mari est mort lorsque jâĂ©tais enceinte de 4 mois. Câest un grand manque pour Gabrielle de ne pas avoir connu son papa. Et souvent, quand elle a des coups de blues, câest sur le fait de ne pas avoir eu la chance de le connaĂźtre, de ne pas avoir de photo ou de film oĂč elle est avec son papa. Je pense que câest ce qui est le plus dur pour elle. Mais il fait partie de notre vie, il y a des photos de lui au salon, dans sa chambre Ă elle, nous lâĂ©voquons qui fut le plus difficile Ă gĂ©rer quand vous vous ĂȘtes retrouvĂ©e seule ? Mon propre deuil, le fait de devoir faire attention Ă mon corps qui portait ce petit ĂȘtre. Et plus tard, quand ma fille a grandi, rĂ©pondre Ă ses questions de la maniĂšre la plus juste possible, sans projeter mon propre deuil sur elle. Et bien sĂ»r, prendre seule certaines dĂ©cisions importantes la concernant ou nous concernant. Quand tu es divorcĂ©e, tu peux toujours en parler avec lâautre parent, il y a quand mĂȘme une communautĂ© Ă©ducative mĂȘme sâil nây a plus de communautĂ© de vie. LĂ non, tu es vraiment seule face Ă tes dĂ©cisions. Et quand tu as une tĂȘte de bois comme moi, tu nâappelles surtout pas ta famille pour demander des conseils ! riresEt la famille de votre mari, comment sâest-elle comportĂ©e au moment de gĂ©rer ce deuil et cet enfant qui arrivait ? Ils mâont entourĂ©e comme ma propre famille. Quand on a appris que jâĂ©tais enceinte, mon mari avait perdu sa maman depuis trĂšs peu de temps. Gabrielle porte dâailleurs un prĂ©nom dĂ©rivĂ© de celui de sa grand-mĂšre, mais câest un hasard puisquâon lâavait choisi ensemble depuis trĂšs longtemps. Mon beau-pĂšre lui, mĂȘme huit ans aprĂšs, est toujours trĂšs prĂ©sent auprĂšs de ses petites-filles. Pour lui, je suis toujours sa belle-fille, la femme de son fils, bien quâil soit trĂšs content que je refasse ma quâil nây a pas eu une pression supplĂ©mentaire sur cet enfant Ă venir et qui devait combler le vide laissĂ© par un conjoint, un fils, un frĂšre ? Non, son arrivĂ©e a Ă©tĂ© vĂ©cue comme lâarrivĂ©e de nâimporte quel bĂ©bĂ©, avec peut-ĂȘtre plus dâinquiĂ©tudes autour de moi, mais elle a Ă©tĂ© accueillie comme un cadeau du ciel par toute la famille. De mon cĂŽtĂ©, le jour de sa naissance, les sentiments Ă©taient trĂšs mĂȘlĂ©s. JâĂ©tais contente quâelle soit vivante, parce quâil y a eu un moment difficile pendant lâaccouchement, mais aprĂšs, la voir naĂźtre a tout balayĂ© ! Pendant la grossesse, jâĂ©tais pleine dâapprĂ©hensions⊠Et quand elle est nĂ©e, câest devenu trĂšs concret, presque animal », il fallait que je protĂšge ce bĂ©bĂ© et je lâaimais dĂ©jĂ de tout mon cĆur. TĂ©moignage A aucun moment mon enfant n'a remplacĂ© mon mari Et une fois cette petite fille nĂ©e, comment avez-vous gĂ©rĂ© lâabsence du pĂšre et du mari ? Lâabsence de mon mari a mis beaucoup beaucoup de temps Ă sâestomper. La rĂ©volte, je lâai vĂ©cue plutĂŽt au moment oĂč jâattendais Gabrielle, jusquâĂ lâacceptation. Ma fille mâa soutenue dans mon deuil, par son existence. AprĂšs, il me semble que jâai continuĂ© Ă avoir des amis, Ă voir plein de monde, Ă ĂȘtre entourĂ©e. A aucun moment je nâai eu lâimpression quâelle remplaçait mon mari affectivement dans ma vie. CâĂ©tait mon Gabrielle, comment a-t-elle vĂ©cu lâabsence de ce papa quâelle nâa pas connu ? Elle a toujours vĂ©cu avec ça, ce nâest pas un secret. Avant mĂȘme quâelle parle, moi je lui en parlais. On mâavait recommandĂ© de lui dire pourquoi je nâĂ©tais pas bien pour quâelle ne sâimagine pas que câĂ©tait Ă cause dâelle. Donc quand jâĂ©tais triste, je lui disais que jâĂ©tais triste parce que papa Ă©tait mort, et dĂšs quâelle a commencĂ© Ă parler, ça a fait partie de la conversation. Câest une petite fille qui a parlĂ© tĂŽt et ses premiĂšres questions, vers 2 ans et demi, ont Ă©tĂ© câest quoi ĂȘtre mort ? » et pourquoi papa nâest pas lĂ ? ». Elle savait quâil Ă©tait mort dans un accident de voiture mais ça ne devait pas ĂȘtre trĂšs concret pour elle. Et un jour quâelle me donnait la main pour traverser une rue, elle mâa demandĂ© Maman, câest parce que papa ne tâa pas donnĂ© la main quâil est mort ? ». Mais il nây avait vraiment de douleur dans ses questions, câĂ©tait plus de lâ en grandissant, ses sentiments ont Ă©voluĂ©, et les vĂŽtres en mĂȘme temps? A partir de 4 ans, ça a commencĂ© Ă ĂȘtre de la tristesse, la tristesse de ne pas avoir connu son papa. Une question qui revenait souvent câest pourquoi il nâa pas voulu me connaĂźtre ? ». Câest une souffrance quâelle va porter Ă vie, avec laquelle il faut quâelle vive et câest vrai que la premiĂšre fois quâelle lâa exprimĂ©e, je me suis sentie complĂštement impuissante. Moi ça me fait souffrir de la voir souffrir, je ne peux rien faire, je ne peux pas faire revenir son papa. CâĂ©tait Ă la fois un manque pour elle et Ă partir du moment oĂč elle a Ă©tĂ© Ă lâĂ©cole, une injustice parce que les autres ont un papa et pas moi, je suis diffĂ©rente ».Et vous, avez-vous senti que les gens vous regardaient diffĂ©remment ? Oui, surtout ma famille en fait. Jâai dĂ», je dois me battre en permanence sur le fait que mes parents me voient comme un peu plus mineure » que si jâĂ©tais encore mariĂ©e, sur le plan Ă©ducatif notamment. Professionnellement non, pas de diffĂ©rence mais une plus grande indulgence parfois, surtout au dĂ©but. Je pense que câest plus liĂ© au deuil quâau statut de maman solo. TĂ©moignage On est quatre filles, chacune sa propre histoire Vous avez adoptĂ© deux petites filles en mĂšre cĂ©libataire aprĂšs ça⊠Vous pouvez nous parler de votre cheminement, de cette famille hors norme » que vous avez construite ? Quand je me suis retrouvĂ©e avec une petite fille de 3 ou 4 ans, mes envies dâadoption trĂšs anciennes sont revenues. Jâai appris quâil Ă©tait possible dâadopter en solo et jâai fait le point je ne me sens pas de rester avec un seul enfant, jâai vraiment le dĂ©sir dâun autre enfant, le temps passe et je ne trouve pas de compagnon, je nâai pas envie que Gabrielle reste fille unique et jâai toujours cette envie dâadopter au fond de moi, donc câest parti ! »Comment vos deux nouvelles petites filles ont trouvĂ© leur place au milieu du couple » que vous formiez avec Gabrielle depuis toujours ? Je ne me reconnais pas dans le mot couple ». Avec Gabrielle on formait une cellule familiale, certes petite, mais une cellule familiale et pas un couple. La place de la petite sĆur sâest faite assez naturellement. Gabrielle Ă©tait dans lâattente, pendant plus dâun an et demi, et la place de Marguerite Ă©tait faite avant mĂȘme quâelle nâarrive. Evidemment, les quatre premiers mois, les filles avaient 5 ans et demi et 3 ans et elles me voulaient chacune pour elle toute seule, mais la jalousie est Ă mon avis une difficultĂ© trĂšs classique lorsque la fratrie sâagrandit. Mais trĂšs rapidement, au bout de six mois, elles ont Ă©tĂ© trĂšs soudĂ©es. LâarrivĂ©e de Philippine a Ă©tĂ© un peu plus difficile parce quâelle Ă©tait plus proche en Ăąge avec Gabrielle et donc plus en lien sâest-il créé entre vos filles adoptives et le papa de votre fille biologique ? Les deux plus petites connaissent lâexistence du papa de Gabrielle, elles ont vu des photos, elles en entendent parler rĂ©guliĂšrement. Elles portent dâailleurs son nom puisquâon Ă©tait mariĂ©s et que câest le mien aussi. On est une famille suffisamment hors norme comme ça, ça me paraissait important quâon porte toutes les quatre le mĂȘme nom. Mais avec le recul, je me demande si câest trĂšs malin de leur avoir donnĂ© le nom de quelquâun qui nâest pas leur pĂšre⊠A un moment, Marguerite, la plus petite, disait que câĂ©tait son papa, je lui ai expliquĂ© que non, quâelle avait un papa de naissance en Afrique et que lui Ă©tait le papa de Gabrielle. Elle nâest pas revenue sur le sujet. Philippine, elle, a connu son pĂšre biologique. Chacune a sa propre histoire, moi aussi, donc on est quatre filles aux histoires compliquĂ©es quâil a fallu sâapproprier. Câest vrai que vis-Ă -vis de lâextĂ©rieur, on nâentre pas dans les dĂ©tails, sinon on nâa pas fini⊠rires TĂ©moignage refaire ma vie, avoir le droit au bonheur moi aussi Lâabsence du pĂšre a-t-elle changĂ© votre relation ou votre position de mĂšre par rapport Ă votre fille ? Vous avez eu le sentiment de devoir jouer aussi le rĂŽle du papa ? Difficile Ă dire puisque nous avons toujours Ă©tĂ© dans cette configuration. Mais je ne me suis jamais sentie en train de jouer le rĂŽle du pĂšre ou dans une position masculine. Jâai lâimpression quâaujourdâhui lâautoritĂ© nâest plus rĂ©servĂ©e au pĂšre et le maternage Ă la mĂšre. Jâai fait la discipline, je mây suis certainement mal prise assez souvent, mais je pense comme Ă peu prĂšs tous les parents. Conjuguer autoritĂ© et affection, la discipline et les cĂąlins, câest une difficultĂ© que partagent tous les parents, mĂšres ou pĂšres. Je ne me sens pas plus en difficultĂ© que dâautres sur ce plan-lĂ , mais beaucoup plus sur le plan matĂ©riel, organisation, fatigueâŠEt lorsquâun nouvel homme est arrivĂ© dans votre vie, comment lâa vĂ©cu votre fille ? Et vous ? Un an et demi aprĂšs sa naissance, jâai recommencĂ© Ă essayer de rencontrer des hommes, parce que jâavais envie de refaire ma vie, mĂȘme si je me suis aperçue aprĂšs que câĂ©tait un peu tĂŽt et que ça ne pouvait pas marcher. Mais jâen avais envie, de mon point de vue adulte, je voulais avoir le droit au bonheur aussi. La premiĂšre fois, Gabrielle a eu tendance Ă investir mon amoureux comme un nouveau papa. Au bout de quelques mois, la rupture lâa encore plus fragilisĂ©e que moi. Avec mon nouvel amoureux nous sommes ensemble depuis 18 mois, elle a Ă©tĂ© trĂšs prudente au dĂ©but et sâest finalement investie affectivement, mais sans pour autant le considĂ©rer comme son pĂšre. Elle nâa quâun pĂšre dans sa tĂȘte, et je crois quâelle a fait du deuil ou de votre famille pas ordinaire, accueillir un nouvel homme dans votre vie a Ă©tĂ© plus difficile ? Câest quelque chose qui faisait trĂšs peur Ă ma famille et mon entourage. Ils se disaient elle adopte, elle adopte, pendant ce temps-lĂ elle ne refait pas sa vie, et ça va ĂȘtre de plus en plus difficile. » Donc oui, le nombre dâenfants a peut-ĂȘtre jouĂ© sur la difficultĂ© Ă rencontrer un homme. Lors de ma premiĂšre tentative de me remettre en couple, cet homme me reprochait dâĂȘtre trop fusionnelle avec Gabrielle. La question ne se pose plus quand on a plusieurs enfants. Mais encore faut-il trouver un homme que ça ne rebute pas, une maman avec plusieurs enfants, et donc une femme moins disponible. TĂ©moignage ma famille de coeur, qu'est-ce que je ferais sans elle ? Vous ĂȘtes en couple avec un homme sĂ©parĂ© et pĂšre de deux enfants. Vous ne vous sentez plus mĂšre solo aujourdâhui, vous formez une famille recomposĂ©e ? Aujourdâhui, je suis en couple mais je suis toujours maman solo. Mon compagnon ne vit pas avec moi au quotidien, je vois assez peu mes beaux-enfants, on passe quelques fois des vacances ensemble mais je ne considĂšre pas quâon est une famille recomposĂ©e. La plupart du temps, je suis seule avec les filles, jâai lâorganisation dâune maman solo, la fatigue dâune maman solo. MĂȘme si je me sens soutenue affectivement par Nicolas et que je me repose beaucoup sur lui les week-ends oĂč il est lĂ . Il a aussi beaucoup clarifiĂ© les choses, Ă ma demande, avec mes deux petites qui le sollicitaient et avaient trĂšs envie de lâappeler papa ». Mais lorsquâil est lĂ , il joue vraiment un rĂŽle paternel. Je me sens soutenue, je me sens aimĂ©e, mais je reste une maman solo avec un un autre bĂ©bĂ© avec votre nouvel amoureux, vous lâenvisagez ? Câest une question que je me suis posĂ©e il y a Ă peu prĂšs un an, quand jâai rencontrĂ© Nicolas et dans les mois qui ont suivi. Mon corps avait envie de refaire un enfant, câest clair, et je ne lâai pas Ă©coutĂ©. De son cĂŽtĂ©, Nicolas nâĂ©tait pas trĂšs chaud et moi je me suis posĂ©e pour rĂ©flĂ©chir Ă mon propre dĂ©sir, ça mâa pris trois mois et la conclusion câest quâaujourdâhui je me sens trĂšs bien comme ça et que je nâai pas envie dâun nouveau bĂ©bĂ©. Ma vie est suffisamment remplie. Si un jour on se repose la question dâun autre enfant, ce nâest pas sĂ»r que la voie biologique soit la prĂ©fĂ©rĂ©e. Mais ce nâest pas dâactualitĂ©, on est bien assez nombreux et câest parfait comme conseils Ă donner aux autres mamans solo grĂące Ă votre expĂ©rience ? Quand on perd lâhomme ou la femme de sa vie, il y a des moments oĂč on va trĂšs mal et câest normal⊠La sociĂ©tĂ© voudrait quâon passe vite Ă autre chose, mais câest normal dâĂȘtre au fond du trou. Ce quâil ne faut pas, câest ĂȘtre seul dans ce trou-lĂ , ni matĂ©riellement ni affectivement. Donc mĂȘme si on nâa pas encore retrouvĂ© un homme ou une femme dans sa vie, il ne faut pas hĂ©siter Ă solliciter les autres. On nâabuse pas quand on demande de lâaide Ă ses amis ou Ă sa famille, ils savent quâon en a besoin. Et toi tu as besoin de compter sur les autres. Sâenfermer, ce nâest pas bon. La clĂ©, câest vraiment dâavoir un rĂ©seau de proximitĂ©. MĂȘme maintenant, jâai une copine qui me prend deux filles, une autre copine qui me prend la troisiĂšme⊠Quâest-ce que je ferais sans elles ?! Evidemment, je ne peux pas leur rendre tout ça. Alors peut-ĂȘtre que je suis entourĂ©e de gens exceptionnels mais je pense surtout quâĂ un moment donnĂ©, il faut oser demander. Parfois mĂȘme les gens ont envie dâaider et ils ne savent pas comment. Au fil des ans, des liens fort se sont tissĂ©s, Ă force de sâentraider et de passer des soirĂ©es Ă refaire le monde, maintenant ce sont des amis proches, ma famille de cĆur ».
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