MĂšreau foyer? Pensez CV! 29 mars 2007 Pas facile de rĂ©intĂ©grer le marchĂ© du travail aprĂšs quelques annĂ©es Ă  la maison. Pour mettre toutes les chances de votre cĂŽtĂ©, accordez une place au boulot pendant votre congĂ© et tenez votre CV Ă  jour! Restez branchĂ©e. Il est important de consacrer du temps au travail, mĂȘme si l’on a choisi de passer quelques annĂ©es Ă  la maison 403 ERROR Request blocked. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID xuSLeioBAfqA78QaGhS0zqLroTQl9DGjiwnuAHtTqeGY2M-nAJmQAQ==
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Suiveznos conseils pour parler de vous et entamer l’entretien sous les meilleurs auspices. 1. Ayez confiance en vous. Vous auriez tort de croire que l’absence d’expĂ©rience professionnelle vous relĂšgue forcĂ©ment au fond de la classe. De nombreuses entreprises embauchent des candidats inexpĂ©rimentĂ©s et sont prĂȘtes Ă  former en interne.

Forum / Travail, Vie pratique voila j'aurai besoin d'un renseignement concernant la conception d'un CVj'ai arretĂ© de travailler il y a 10 ans pour m'occuper de mes enfantsmaintenant qu'ils sont plus grands je recherche un job et ma question est que dois je mettre sur mon CV, mĂšre au foyer ? ou bien un autre terme ?ou bien rien du tout, uniquement mon parcours professionnel ?avant de pouvoir s'expliquer devant un recruteur il faut bien passer par la case CV -merci d'avance de vos rĂ©ponsesvirginie Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidĂ©o. En ce qui me concerneJ'avais arrĂȘtĂ© de travailler durant trois ans pour Ă©lever mon enfant, c'Ă©tait il y a quelques annĂ©es. Depuis je retravaille et quand je me suis remise Ă  rechercher du boulot, j'ai tout simplement fait apparaĂźtre mon parcours professionnel sur mon CV et lors des entretiens, quand on me demandait ce que j'ai fait durant ces trois annĂ©es, je leur rĂ©pondais tout naturellement que j'ai arrĂȘtĂ© de travailler pour Ă©lever mon enfant jusqu'Ă  son entrĂ©e en maternelle. Dans ma lettre de motivation aussi, j'en touchais un petit mot. Je n'ai pas eu de problĂšme pour retrouver du travail Ă  l'Ă©poque, mais c'est vrai que je me suis arrĂȘtĂ©e moins longtemps que toi. Par contre cela peut dĂ©pendre aussi du domaine dans lequel tu cherches. Avant de reprendre un job, j'avais fais un petit stage de formation dans ma branche,de mon propre chef, histoire de me remettre dans le chance. J'aime En rĂ©ponse Ă  NadĂšge49502563 En ce qui me concerneJ'avais arrĂȘtĂ© de travailler durant trois ans pour Ă©lever mon enfant, c'Ă©tait il y a quelques annĂ©es. Depuis je retravaille et quand je me suis remise Ă  rechercher du boulot, j'ai tout simplement fait apparaĂźtre mon parcours professionnel sur mon CV et lors des entretiens, quand on me demandait ce que j'ai fait durant ces trois annĂ©es, je leur rĂ©pondais tout naturellement que j'ai arrĂȘtĂ© de travailler pour Ă©lever mon enfant jusqu'Ă  son entrĂ©e en maternelle. Dans ma lettre de motivation aussi, j'en touchais un petit mot. Je n'ai pas eu de problĂšme pour retrouver du travail Ă  l'Ă©poque, mais c'est vrai que je me suis arrĂȘtĂ©e moins longtemps que toi. Par contre cela peut dĂ©pendre aussi du domaine dans lequel tu cherches. Avant de reprendre un job, j'avais fais un petit stage de formation dans ma branche,de mon propre chef, histoire de me remettre dans le ta rĂ©ponse !! effectivement 12 ans ça fait long !! mais lĂ  je postule pour de l'aide Ă  domicile dans une mission locale, maximum 20 heures par semaine, pour une remise en route c'est cool !!!mais je pense que si je mets rien sur mon CV il risque de partir souvent Ă  la poubelle - J'aime Ca se notedans la letre de motivation, pas dans le cv ne sert qu'a faire apparaitre vos compĂ©tences professionnel au travaers de votre experience et de votre reste qualitĂ©s, capacitĂ©s et motivation s'explique dans votre lettre. 1 - J'aime Vous ne trouvez pas votre rĂ©ponse ? En rĂ©ponse Ă  meguy_1215954 Mercide ta rĂ©ponse !! effectivement 12 ans ça fait long !! mais lĂ  je postule pour de l'aide Ă  domicile dans une mission locale, maximum 20 heures par semaine, pour une remise en route c'est cool !!!mais je pense que si je mets rien sur mon CV il risque de partir souvent Ă  la poubelle -Metsque tu as des enfants mariĂ©e, 2 enfants par ex. c'est ce que j'ai fait et j'explique les trous en entretien effectivement; par contre je n'en parle pas du tout dans la lettre de motivation j'ai pratiquement pas travaillĂ© entre la fin de mes Ă©tudes en 2001 et l'Ă©tĂ© 2004...aour J'aime Merci de vos rĂ©ponsesĂ  tous je vais donc rien mettre et je verrais bien si j'ai au moins des rĂ©ponses etsi d'autres personnes ont des expĂ©riences diffĂ©rentes je suis toujours preneuse J'aime Fautil privilĂ©gier sa vie professionnelle Ă  une vie de mĂšre au foyer ??. Citationdoukaliya59 a Ă©crit:Salam Tout est dans le titre du post .. Comme vous le savez, aujourd'hui les moeurs ont cha 403 ERROR Request blocked. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID IBX0raEp4SF69FDdfsgOYDS3OdSwpluegblrBScmDEYx-A0p1euw_g==

ParconsĂ©quent, je vous conseille de jouer franc-jeu et de privilĂ©gier le CV chronologique. Celui-ci prĂ©cise les pĂ©riodes d’expĂ©riences. Dans ce cadre, il est indispensable d’afficher votre pĂ©riode de congĂ© parental. Si votre derniĂšre expĂ©rience date de 2011, par exemple, ne stopper pas votre CV sur cette derniĂšre ligne.

C’est l’une de ces idĂ©es reçues qui circulent Ă  propos des jeunes ils seraient aujourd’hui plus conservateurs que leurs aĂźnĂ©s. Les filles se rĂȘveraient en mĂšres au foyer, tandis que les garçons se comporteraient en mĂąles alpha, reproducteurs et carriĂ©ristes. Au moment oĂč la Suisse s’apprĂȘte Ă  voter sur une initiative encourageant un modĂšle de famille traditionnel, Le Temps est allĂ© prendre le pouls de cette jeunesse auprĂšs d’un Ă©chantillon choisi arbitrairement ou donc des apprentis de commerce. Cette population du secteur tertiaire qui constitue le gros de la classe moyenne suisse. Ils ont entre 19 et 26 ans. En mai 2014, ils obtiendront leur maturitĂ© professionnelle commerciale, qu’ils auront rĂ©alisĂ©e en cours d’apprentissage, Ă  raison de deux jours d’étude par semaine. Nous les rencontrons Ă  l’Ecole professionnelle commerciale de notre premiĂšre question, leurs rĂ©ponses confortent les idĂ©es reçues Qui parmi vous pense qu’une femme devrait rester Ă  la maison pour Ă©lever ses enfants?» Dix mains se lĂšvent presque sans hĂ©siter. Sur dix-sept. J’ai Ă©tĂ© Ă©levĂ©e comme ça, ma mĂšre Ă©tait Ă  la maison pour s’occuper de nous, dĂ©crĂšte Mafalda. Une mĂšre, c’est une rĂ©fĂ©rence, c’est elle qui transmet les valeurs.» Il s’avĂšre, aprĂšs sondage, que quasiment tous les Ă©lĂšves de cette classe ont eu une maman au foyer. A mon avis, c’est une chance, estime Stefania. Et je ne vois pas l’intĂ©rĂȘt de faire des enfants si c’est pour les larguer Ă  7h du matin Ă  la garderie, les voir seulement le soir et le week-end. Je ne dis pas qu’il faut s’arrĂȘter de travailler pendant dix ans, mais c’est important d’ĂȘtre prĂ©sent quand l’enfant est petit.»Monica est la seule fille Ă  ne pas ĂȘtre d’accord Ma mĂšre est aussi restĂ©e Ă  la maison. Mais je ne me vois pas arrĂȘter de travailler complĂštement. C’est important pour l’équilibre mental de s’exposer Ă  autre chose que des couches et des biberons. Bien sĂ»r, c’est bien d’ĂȘtre prĂ©sent pour ses enfants. Mais on peut transmettre des valeurs sans renoncer Ă  une vie professionnelle.»Le dĂ©bat est lancĂ©. Et permet de nuancer cette premiĂšre impression. Finalement, il s’avĂšre qu’aucune des filles, sauf une, n’envisage d’arrĂȘter complĂštement de travailler. Mais garder un pied dans la vie professionnelle, c’est surtout pour ne pas se retrouver dĂ©calĂ©e aprĂšs vingt ans sans activitĂ©, quand les enfants auront quittĂ© la maison».Qu’en disent les futurs pĂšres? Et si c’était eux qui mettaient leur carriĂšre entre parenthĂšses? Arthan n’est pas opposĂ© Ă  l’idĂ©e. Mais au travail, les mentalitĂ©s n’ont pas encore Ă©voluĂ©. On prĂ©sente nos CV Ă  des employeurs qui pensent que c’est mauvais, pour un homme, de s’arrĂȘter quelques annĂ©es pour les enfants. Une femme, quand elle revient sur le marchĂ© aprĂšs une interruption, ça passe pour normal. Chez un homme, c’est encore mal vu.»SimĂ©on est pragmatique C’est aussi une question de salaire. Souvent, les hommes gagnent plus que les femmes, alors c’est mieux pour la sĂ©curitĂ© de la famille qu’il continue de travailler.» TimothĂ©e Ce qui est difficile, c’est de savoir Ă  quoi ressemblerait une famille oĂč l’homme resterait Ă  la maison. On a tous grandi avec le modĂšle oĂč c’est la mĂšre qui s’occupe des enfants.»Qui pense qu’un homme ne s’occuperait pas aussi bien de ses enfants qu’une femme? Six mains se lĂšvent. Les mamans, elles ont plus l’instinct, avance Tiago. Vous voyez comment sont les garçons? On est moins sensibles je crois » Illir Moi je ne serais pas prĂȘt Ă  rester Ă  la maison. Si je vois les enfants le soir, je crois que ça me suffit. Ma mĂšre, c’est elle qui s’occupait de nous, elle disait que ce n’était pas toujours facile. Et de toute façon, les enfants sont plus attachĂ©s Ă  leur mĂšre, non?»Thibaut, lui, n’est pas d’accord. Je ne crois pas que le pĂšre soit moins compĂ©tent avec les enfants. Si ma femme a une bonne opportunitĂ© de carriĂšre, je n’hĂ©siterai pas Ă  rĂ©duire mon temps de travail. DĂšs que j’aurai des enfants, la prioritĂ©, ça sera eux, pas ma carriĂšre. Mais j’espĂšre pouvoir me consacrer aux deux. On le sait, les couples se sĂ©parent facilement aujourd’hui. Si l’un se sacrifie pour Ă©lever les enfants, la situation devient terrible au moment du divorce.»Maxime abonde Il me semble qu’on peut quand mĂȘme avoir des enfants et continuer Ă  travailler tous les deux. C’est d’ailleurs ce qui se fait le plus souvent. Les crĂšches font un excellent travail, les enfants peuvent y apprendre des valeurs qu’une mĂšre seule ne pourrait pas inculquer, comme le partage, par exemple. Nous avons tous Ă©tĂ© davantage Ă©levĂ©s par nos mĂšres que par nos pĂšres. Mais est-ce que je me sentais moins aimĂ© et en sĂ©curitĂ© avec mon pĂšre? Je ne pense pas. Pour nous, je crois qu’il n’y a plus de modĂšle prĂ©dĂ©fini, bon ou mauvais dans l’absolu. On fera nos choix en fonction de nos possibilitĂ©s.» C’est difficile de savoir Ă  quoi ressemblerait une famille oĂč l’homme resterait Ă  la maison»

Touten Ă©tant une changeuse de couches professionnelle et une reine du covoiturage, elle a fait toute la diffĂ©rence dans la vie de votre famille. vies, les employeurs potentiels ne sont pas Ă©mus par certaines des contributions extrĂȘmement importantes que vous avez faites dans le domicile. Si vous avez besoin de mettre Ă  jour votre CV pour passer de

1Il peut sembler Ă©tonnant de proposer un article sur les femmes au foyer dans une revue consacrĂ©e au travail et Ă  l’emploi. En effet, les femmes au foyer ne sont, a priori, pas concernĂ©es par le marchĂ© du travail. Elles sont d’ailleurs classĂ©es dans les statistiques dans la catĂ©gorie des inactives ». Si de fait elles sont sans emploi, pendant parfois de longues pĂ©riodes, notre recherche vise Ă  comprendre comment elles gĂšrent leur retour sur le marchĂ© du travail. Nous nous sommes donc intĂ©ressĂ©es aux femmes rentrantes », pour reprendre l’appellation de Van Regenmortel, De Cock et Vandeloo 1990. Nous avons ciblĂ© des femmes qui avaient cessĂ© pendant plus de deux ans de travailler pour des raisons familiales et qui souhaitaient ou avaient rĂ©intĂ©grĂ© le marchĂ© du travail. En nous fondant sur une revue de la littĂ©rature, nous pensions initialement que leur carriĂšre professionnelle Ă©tait comme saucissonnĂ©e », avec une pĂ©riode d’activitĂ© professionnelle avant » le retrait et une seconde pĂ©riode professionnelle aprĂšs » ce retrait. L’analyse des interviews rĂ©alisĂ©es a montrĂ© que le rapport au marchĂ© du travail et au marchĂ© de l’emploi des femmes dites inactives » est bien plus complexe, avec des retraits par Ă©tapes », des retours occasionnels et irrĂ©guliers et des activitĂ©s en dehors du cercle familial, nombreuses et variĂ©es. Ceci nous a conduit Ă  parler d’un rapport en pointillĂ© au marchĂ© du travail pour ces femmes. Les femmes au foyer d’aujourd’hui sont des femmes qui dĂ©placent les frontiĂšres du travail non dĂ©clarĂ©, du travail dĂ©clarĂ© et des activitĂ©s au foyer. Ce sont des Ă©quilibristes, qui partagent le destin de nombreuses personnes aujourd’hui, entre deux statuts, deux emplois ou deux modes de vie. Cet article vise Ă  documenter ces activitĂ©s qui sont largement invisibles et se traduisent rarement, pour les femmes et les acteurs de l’accompagnement sur le marchĂ© du travail, par des compĂ©tences valorisables dans les parcours professionnels. Revue de littĂ©rature un rapport Ă  l’emploi en pointillĂ© » mĂ©connu 2DĂ©cider de se retirer du marchĂ© du travail n’est pas sans consĂ©quence en termes d’identitĂ© et de statut. Comme le font remarquer Baudelot et Gollac, dans leur ouvrage Travailler pour ĂȘtre heureux ? 2003, les personnes, dans la sociĂ©tĂ© actuelle, se dĂ©finissent avant tout par leur statut professionnel, au point que ce que nous faisons comme mĂ©tier devient par extension ce que nous sommes, avec pour effet que beaucoup s’identifient en nommant leur mĂ©tier. Nous sommes dans une sociĂ©tĂ© oĂč les femmes au foyer sont de moins en moins considĂ©rĂ©es Maison, 2007. Dominique Maison, dans la thĂšse qu’elle leur a consacrĂ©e, qualifie leur statut de dĂ©viant » par rapport Ă  la norme actuelle. Opter pour ce statut, c’est aussi prendre un risque important, en raison de l’augmentation du nombre de divorces et de sĂ©parations des couples et de la difficultĂ© de retourner sur le marchĂ© du travail aprĂšs une longue absence ou aprĂšs l’ñge de 40 ans Lerais, Marioni, 2004. Qui sont les femmes au foyer ? 3De nombreuses Ă©tudes ont mis en exergue l’augmentation progressive et continue des femmes sur le marchĂ© du travail. Les travaux de Maruani 2006 notamment montrent que ce mouvement est commun aux diffĂ©rents pays europĂ©ens, mĂȘme si des diffĂ©rences nationales apparaissent dans son ampleur et sa forme. NĂ©anmoins les courbes d’activitĂ©s des femmes et des hommes ne sont pas identiques et nombreuses sont les femmes qui se retirent de l’emploi pour une pĂ©riode plus ou moins longue. D’aprĂšs les diffĂ©rentes statistiques consultĂ©es, on peut estimer que 15 Ă  20 % de l’ensemble des femmes se situant dans les tranches d’ñge 25-59 ans sont, dans diffĂ©rents pays europĂ©ens dont la France et la Belgique, des femmes au foyer », c’est-Ă -dire des femmes qui ne sont rĂ©pertoriĂ©es comme en emploi ni en recherche d’emploi, mĂȘme si parfois elles perçoivent des allocations de chĂŽmage Gavray, 2008. Les femmes au foyer se retrouvent aussi bien dans la catĂ©gorie des femmes non diplĂŽmĂ©es que diplĂŽmĂ©es, mĂȘme si celles-ci sont proportionnellement moins nombreuses Gavray, 2008 ; Maruani, 2006. Les Ă©tudes sur les trajectoires professionnelles Remillon, De Larquier, 2008 montrent aussi les multiples tentatives de concilier de maniĂšre satisfaisante vie familiale et professionnelle Garner, Meda, Senik, 2005 ; Tremblay, 2005 ; Vendramin, 2007 et la nĂ©cessitĂ© d’avoir des revenus suffisants pour subvenir aux besoins familiaux. Pourquoi se retirer du marchĂ© du travail ? 1 CongĂ© d’une durĂ©e trĂšs diffĂ©rente trois ans en France, trois mois en Belgique. 4Toutes les enquĂȘtes de budgets-temps mettent en lumiĂšre le fait que les femmes restent majoritairement en charge des activitĂ©s domestiques et Ă©ducatives. La spĂ©cialisation des rĂŽles au sein des couples est encore largement rĂ©pandue, malgrĂ© des Ă©volutions ces derniĂšres dĂ©cennies Garner et al., 2005 ; Meda, 2001. Les difficultĂ©s de conciliation des temps de vie sont mises en avant comme le facteur principal de retrait dans de nombreuses recherches Fagnani, 2001 ; Hantrais, Letablier, 1996 ; Lollivier, 2005 ; Meda, Simon, Wierink, 2003. La flexibilitĂ© accrue des emplois renforce ces difficultĂ©s de conciliation dans une sĂ©rie de secteurs par ailleurs majoritairement fĂ©minins distribution, nettoyage, restauration, travail en usine loin des grandes entreprises classiques offrant des horaires plus compatibles avec la vie parentale et plus prĂ©visibles Cornet, 2005. Les femmes ont donc plus souvent que les hommes un calcul d’opportunitĂ© Ă  rĂ©aliser quant Ă  leur maintien sur le marchĂ© du travail. Il s’avĂšre que les femmes les plus nombreuses Ă  se retirer du marchĂ© du travail sont les employĂ©es peu diplĂŽmĂ©es et les ouvriĂšres, ce qui est logique dans une optique d’arbitrage des ressources puisqu’elles perçoivent des salaires moins Ă©levĂ©s que les femmes diplĂŽmĂ©es Algava, Bresse, 2005. Ceci est d’autant plus vrai quand il existe des revenus de remplacement qui ne sont pas proportionnels au salaire comme l’allocation parentale d’éducation en France et le congĂ© parental en Belgique 1 ou des mesures d’interruption temporaire de travail offrant la possibilitĂ© de retrouver son emploi par la suite pause-carriĂšre en Belgique. On constate toutefois que des femmes diplĂŽmĂ©es se retirent Ă©galement du marchĂ© du travail, phĂ©nomĂšne qui serait en augmentation ces derniĂšres annĂ©es, de maniĂšre plus marquĂ©e aux USA qu’en France et en Belgique Gavray, 2008 ; Maison, 2007. Certains hommes se retirent aussi temporairement du travail pour s’occuper des tĂąches familiales et parentales, mais gĂ©nĂ©ralement dans des couples oĂč ils gagnent moins que leurs femmes Merla, 2006. NĂ©anmoins, comme le montre Dominique Maison 2007, le calcul financier ne suffit pas Ă  expliquer le retrait du marchĂ© du travail des femmes ce calcul se combine avec des conditions dĂ©favorables sur le plan professionnel et une vision particuliĂšre du rĂŽle de la mĂšre au sein du couple, avec une grande importance donnĂ©e au bien-ĂȘtre familial et Ă  l’éducation des enfants. D’autres font ce choix parce qu’elles ont un enfant prĂ©sentant des problĂšmes de santĂ© majeurs ou des difficultĂ©s scolaires importantes, requĂ©rant une attention et des soins difficilement externalisables, mais aussi parfois parce qu’elles doivent prodiguer des soins Ă  des parents ou beaux-parents ĂągĂ©s, Ă  des personnes dĂ©pendantes comme des adultes handicapĂ©s, ou pour prendre en charge leurs petits-enfants MĂ©da et al., 2003. Que font les femmes au foyer ? 5Il existe peu d’études sur l’organisation des journĂ©es des femmes au foyer et leurs activitĂ©s, un peu comme si le fait d’avoir dit qu’elles Ă©taient au foyer » et qu’elles s’investissaient dans les tĂąches domestiques et parentales suffisait Ă  dĂ©crire la totalitĂ© de leur quotidien. 6Les enquĂȘtes budgets-temps montrent que le temps dĂ©gagĂ© par ces femmes par rapport Ă  celles qui travaillent est investi prioritairement dans des activitĂ©s parentales avec un Ă©cart de plus de 10 points. Le temps consacrĂ© aux tĂąches domestiques augmente dans une proportion plus ou moins similaire 9 points ; par contre, il est effectuĂ© en semaine et non le week-end. Le travail domestique et parental est longtemps restĂ© un travail invisible », peu pris en compte par le monde politique, Ă©conomique et scientifique. Toutefois, certains auteurs ont essayĂ© d’établir la valeur des activitĂ©s de production domestique. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, toutes les tĂąches externalisables » et pouvant ĂȘtre prises en charge le cas Ă©chĂ©ant par un tiers ont Ă©tĂ© comptabilisĂ©es, qu’il s’agisse des tĂąches domestiques au sens propre entretien du linge, prĂ©paration des repas, entretien de la maison, courses, etc., ou des tĂąches parentales soins aux enfants, jeux, Ă©ducation, covoiturage. L’apport de la production domestique est ainsi estimĂ© de 28 Ă  44 % du PIB Chadeau, Fouquet, 1981 ; Dussuet, 1998. 7Comme le souligne Dominique MĂ©da 2000 L’expression “travail domestique” rend mal compte de l’ensemble des activitĂ©s et responsabilitĂ©s assumĂ©es par les femmes au foyer elles les femmes au foyer prennent en charge non seulement les courses, l’entretien de la maison, l’éducation et les soins aux enfants... mais Ă©galement la sociabilitĂ©, la rĂ©ception d’amis, la conduite des enfants Ă  l’école, les visites chez le mĂ©decin, les maladies d’enfants, tĂąches qui sont souvent invisibles. Jean-Claude Kaufmann 2000, 2005 a lui aussi contribuĂ© Ă  sortir quelque peu le travail domestique de l’ombre en montrant ce qui s’y joue en termes d’identitĂ© et de rapports de couple. 8Les Ă©tudes budgets-temps montrent que les femmes au foyer disposent en moyenne de 10 % de temps personnel de plus que les femmes qui travaillent Maison, 2007. Ce qu’elles font de ce temps personnel et des temps non comptabilisĂ©s dans les catĂ©gories prĂ©cĂ©dentes a Ă©tĂ© fort peu investiguĂ©. Nous allons nous intĂ©resser Ă  ces autres activitĂ©s que prennent en charge ces femmes, Ă  leur raison d’ĂȘtre et Ă  leur articulation avec les tĂąches parentales et domestiques. Notre intĂ©rĂȘt pour ce sujet est nĂ© d’une analyse inductive d’interviews rĂ©alisĂ©es auprĂšs d’une quarantaine de femmes au foyer, qui ont fait Ă©merger ces nombreuses activitĂ©s externes » par les mĂ©thodes d’analyse du discours. Il nous semble intĂ©ressant de les rendre visibles et de discuter de l’impact qu’elles sont susceptibles d’avoir sur un retour sur le marchĂ© du travail. Une enquĂȘte auprĂšs de femmes au foyer avec un projet de retour Ă  l’emploi 9Nous avons rencontrĂ© des femmes qui avaient interrompu totalement leur carriĂšre professionnelle pendant au moins deux ans pour des raisons familiales et qui Ă©taient dĂ©jĂ  revenues sur le marchĂ© de travail ou avaient un projet de retour sur le marchĂ© du travail Ă  court ou moyen terme, en tant que salariĂ©es ou indĂ©pendantes. Les femmes ayant arrĂȘtĂ© leur activitĂ© professionnelle pour convenance personnelle ou longue maladie ne rentraient pas dans le pĂ©rimĂštre de cette Ă©tude, car notre objectif Ă©tait d’étudier les difficultĂ©s spĂ©cifiques rencontrĂ©es par les femmes dans la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale et parentale. L’enquĂȘte recruter » des femmes au foyer 10Nous ne disposions pas d’une base de donnĂ©es correspondant Ă  notre groupe-cible en Belgique francophone. Nous avons dĂšs lors dĂ©cidĂ© de recruter » nous-mĂȘmes des femmes qui correspondaient Ă  nos critĂšres, en privilĂ©giant plusieurs voies un article dans un journal Ă  destination des familles, un rĂ©seau de femmes et des associations ayant des projets d’insertion socioprofessionnelle. Notons Ă©galement que le bouche Ă  oreille » a fonctionnĂ©. En un mois, nous avons reçu plus de soixante mails ou appels tĂ©lĂ©phoniques de femmes nous informant de leur intĂ©rĂȘt pour notre Ă©tude et acceptant d’ĂȘtre interviewĂ©es sur leur trajectoire professionnelle et leur rapport au marchĂ© du travail. Nous avons ainsi pu trĂšs rapidement constituer un Ă©chantillon de quarante femmes choisies sur la base de critĂšres assurant sa diversitĂ© critĂšres d’ñge situĂ© dans la tranche 30-60 ans, de niveau de diplĂŽme ou de qualification, de lieu de vie rural, urbain ou pĂ©riurbain, de nombre d’annĂ©es passĂ©es au foyer et de situation familiale nombre d’enfants, vivant en couple ou non. Notre objectif Ă©tait en effet d’avoir un Ă©chantillon Ă  mĂȘme de reprĂ©senter la diversitĂ© des rĂ©alitĂ©s des femmes au foyer. 11Nous avons choisi de recourir Ă  une mĂ©thodologie qualitative de recherche, qui nous semblait la plus pertinente pour pouvoir apprĂ©hender de maniĂšre approfondie le vĂ©cu de ces femmes. Notre objectif Ă©tait de travailler sur des trajectoires de vie Sanseau, 2005 et donc de mettre en lumiĂšre le parcours professionnel et familial et les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments avancĂ©s pour l’expliquer. Cette approche nous semble la plus pertinente pour donner du sens aux comportements, mais aussi pour faire Ă©merger de nouveaux cadres d’analyse et de nouvelles thĂ©matiques Strauss, Corbin, 1998. De fait, les donnĂ©es ainsi rĂ©coltĂ©es nous ont permis non seulement de confirmer toute une sĂ©rie d’hypothĂšses formulĂ©es a priori, mais Ă©galement de voir Ă©merger, grĂące aux principes de la recherche inductive, les Ă©lĂ©ments nouveaux qui font l’objet de cet article. 12Nous avons rĂ©alisĂ© quarante entretiens individuels sous la forme de rĂ©cit de vie centrĂ© sur la vie adulte des femmes rencontrĂ©es. Les entretiens ont Ă©tĂ© menĂ©s en face-Ă -face. Ils Ă©taient structurĂ©s autour d’un canevas identique de questions trĂšs larges abordant les Ă©tudes suivies, les expĂ©riences professionnelles prĂ©cĂ©dant Ă©ventuellement la dĂ©cision de retrait, la dĂ©cision du retrait, la pĂ©riode passĂ©e au foyer, la dĂ©cision et les stratĂ©gies de retour sur le marchĂ© du travail. Un Ă©chantillon comportant davantage de femmes diplĂŽmĂ©es et de plus de 40 ans 13Le tableau qui suit prĂ©sente les caractĂ©ristiques de l’échantillon 14 femmes ont entre 30 et 39 ans, 20 entre 40 et 49 ans, 8 plus de 50 ans ; 12 ont un diplĂŽme de l’enseignement secondaire, 12 des Ă©tudes supĂ©rieures non-universitaires graduat – baccalaurĂ©at, 19 des Ă©tudes universitaires master ; 3 ont un enfant, 15 en ont deux, 12 ont trois enfants, 11 en ont quatre, 1 a six enfants et 1 autre sept enfants ; 11 sont divorcĂ©es, les autres sont mariĂ©es et vivent en couple. 14Notre Ă©chantillon est diversifiĂ© selon ces critĂšres, mais nous devons bien constater que nous avons peu de femmes de moins 40 ans et que l’échantillon est composĂ© majoritairement de femmes ayant des diplĂŽmes relativement Ă©levĂ©s. Nous aurions voulu aussi le diversifier selon l’origine en visant des cultures ou des parcours migratoires variĂ©s, mais nos tentatives n’ont pas Ă©tĂ© concluantes. Notre population est donc essentiellement composĂ©e de femmes belges. À la lumiĂšre de ses caractĂ©ristiques, il est Ă©vident que des Ă©tudes complĂ©mentaires portant sur des femmes ayant de plus faible niveau de diplĂŽme ou d’origines ethniques plus diversifiĂ©es apporteraient un Ă©clairage utile. Tableau 1 CaractĂ©ristiques de l'Ă©chantillon 15Les entretiens individuels ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s en Belgique francophone entre les mois de fĂ©vrier et de mai 2008. Nous avons rencontrĂ© les femmes dans le lieu de leur choix Ă  leur domicile, dans un snack-bar, dans les locaux d’une association qu’elles frĂ©quentent. Chaque entretien a durĂ© entre 1 et 3 heures. Une analyse rĂ©alisĂ©e en partie avec un logiciel d’analyse lexicale 2 16Les entretiens ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s avec l’accord prĂ©alable des femmes rencontrĂ©es et ensuite intĂ©gralement retranscrits. L’analyse des donnĂ©es a suivi une approche thĂ©matique reprenant les thĂšmes identifiĂ©s prĂ©cĂ©demment dans la revue de littĂ©rature, mais aussi inductive, pour faire Ă©merger des sujets et thĂšmes non prĂ©vus initialement. Deux chercheuses ont rĂ©alisĂ© l’analyse de maniĂšre conjointe en vue de confronter leur point de vue. Outre l’analyse du texte intĂ©gral des interviews, nous avons fait appel au logiciel libre d’analyse qualitative Cassandre 2. Conçu pour assister les chercheurs en sciences humaines et sociales, Cassandre est un outil interactif d’analyse lexicale il permet en effet d’articuler un corpus de textes et des hypothĂšses de recherche. L’outil se prĂ©sente comme une plate-forme d’analyse de textes. L’utilisateur identifie, dans ceux-ci, les mots-clĂ©s correspondant aux phĂ©nomĂšnes qui l’intĂ©ressent. Le logiciel identifie tous les passages comprenant ces mots-clĂ©s, les passages pouvant ainsi ĂȘtre comparĂ©s. Ces comparaisons permettent d’affiner les hypothĂšses de travail et soulĂšvent Ă©ventuellement de nouvelles questions Lejeune, 2008. Les entretiens ont, Ă  cette fin, Ă©tĂ© intĂ©gralement incorporĂ©s dans le logiciel, des mots clĂ© ayant Ă©tĂ© dĂ©finis par les chercheuses en fonction des questions initiales de recherche. Ce logiciel a permis de visualiser l’importance de certains thĂšmes et les liens faits par les femmes de notre Ă©chantillon entre plusieurs d’entre eux. In fine, le logiciel a facilitĂ© le repĂ©rage de citations pertinentes. Des femmes inactives » qui se dĂ©crivent comme trĂšs actives ! 17Quand les enfants sont en Ăąge scolaire, et notamment Ă  partir du moment oĂč ils restent Ă  l’école sur le temps de midi, le temps domestique et parental ne remplit » pas toute la journĂ©e des semaines ordinaires » c’est-Ă -dire des semaines sans maladie et congĂ©s scolaires. Peu Ă  peu, des plages de temps libres » se dĂ©gagent, plus ou moins importantes selon l’engagement de la femme dans les tĂąches mĂ©nagĂšres temps variable accordĂ© au nettoyage, Ă  la prĂ©paration des repas et au soin du linge selon les goĂ»ts, les compĂ©tences, les reprĂ©sentations et les attentes familiales Ă  cet Ă©gard. Le temps libre » dĂ©pend aussi des autorisations que les femmes se donnent ou non certaines jugeront par exemple qu’étant au foyer, elles ont l’obligation d’aller chercher leurs enfants Ă  l’école dĂšs la fin des cours, alors que d’autres estimeront qu’1 heure ou 2 de garderie ou Ă  l’étude ne sera pas prĂ©judiciable Ă  ceux-ci et leur permettra de dĂ©velopper plus d’activitĂ©s externes » au foyer. 18Toutes les femmes au foyer que nous avons rencontrĂ©es dĂ©veloppent diffĂ©rents types d’activitĂ© externe. Dans la plupart des cas, elles ne les rĂ©alisent pas pour se positionner de maniĂšre proactive sur le marchĂ© de l’emploi, mais plutĂŽt en raison d’autres logiques d’action que nous analyserons dans la suite de cet article. NĂ©anmoins, ces diffĂ©rentes activitĂ©s ne sont pas sans lien avec le marchĂ© du travail. 19Les types d’activitĂ©s identifiĂ©es sont les suivants l’investissement dans des activitĂ©s de bĂ©nĂ©volat ; la crĂ©ation artistique ; la formation ; le travail non dĂ©clarĂ©, occasionnel ou de faible ampleur ; un processus d’aller-retour sur le marchĂ© du travail dĂ©clarĂ©. 20Nous commencerons par prĂ©senter ces diffĂ©rents types d’activitĂ© en expliquant Ă  quelles tĂąches elles correspondent, ainsi que les raisons qui poussent les femmes au foyer Ă  les rĂ©aliser. Nous soulignerons Ă©galement les effets de cet investissement sur elles notamment, sur leur sentiment de reconnaissance, sur leur famille et sur leur environnement. Ensuite, nous prĂ©senterons les logiques d’action qui sous-tendent ces activitĂ©s, logiques d’action qui sont en grande partie similaires Ă  celles qui sous-tendent les activitĂ©s salariĂ©es. Enfin, ces logiques d’action sont mises en relation avec diffĂ©rentes variables contextuelles. Cette Ă©tape est importante car elle permet de prendre en compte l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des profils de femmes au foyer et donc des compĂ©tences qu’elles ont Ă  offrir sur le marchĂ© du travail ainsi que de la diversitĂ© des trajectoires il n’y a pas une seule façon d’ĂȘtre femme au foyer ». Nous terminons en faisant le lien avec la notion d’employabilitĂ© et la question de la valorisation des compĂ©tences ainsi dĂ©veloppĂ©es sur le marchĂ© du travail. Les activitĂ©s bĂ©nĂ©voles un pont entre deux mondes ? 21Certaines femmes dĂ©veloppent un bĂ©nĂ©volat informel et de proximitĂ©, vis-Ă -vis de voisins en difficultĂ© ou de femmes qui travaillent, aidant ces derniĂšres dans leur propre conciliation de leur vie familiale et professionnelle 22 J’aide les mamans qui travaillent et qui ont des problĂšmes avec leurs enfants. J’ai gardĂ© ici un bĂ©bĂ© pendant 1 an. Il y a une autre maman qui a trois garçons souvent, je les prends, je les amĂšne Ă  l’école. J’ai toujours fait des choses comme ça, pour les aider elles. Parce qu’elles savent que moi je suis lĂ . Ou alors, quand il y en a un qui est malade, souvent c’est moi aussi ». 22, 36 ans, master en sciences de la communication, deux enfants, mariĂ©e. 23Elles s’impliquent aussi dans les structures liĂ©es Ă  la vie de leurs enfants les lieux de rencontre parents-enfants bĂ©bĂ© rencontres, les haltes-garderies, l’école. On retrouve la plupart des femmes interviewĂ©es actives au niveau de l’école de leurs enfants. Cet apport est loin d’ĂȘtre nĂ©gligeable car, outre leur participation aux comitĂ©s de parents, elles s’investissent dans l’organisation des activitĂ©s festives source de revenus pour l’école, elles sont accompagnatrices lors des excursions scolaires, elles tiennent la bibliothĂšque de l’école, elles proposent des animations sur les temps de midi comme des ateliers de lecture, de dessin, de musique, etc. Les Ă©coles fonctionnent donc en s’appuyant grandement sur cette main-d’Ɠuvre invisible ». 24À cĂŽtĂ© de cet engagement liĂ© aux enfants, plusieurs femmes ont pris des responsabilitĂ©s ou se sont engagĂ©es dans le monde associatif engagement humanitaire, accompagnement pour les personnes en fin de vie, animation d’une maison de quartier, association de dĂ©fense de l’environnement, etc. . Ces activitĂ©s leur donnent une possibilitĂ© de dĂ©velopper de nouvelles compĂ©tences informatique, gestion de rĂ©union, etc. , leur assurent un rĂ©seau social, leur offrent une nouvelle ouverture sur le monde extĂ©rieur, leur permettent de dĂ©velopper une vision positive de leur place dans la sociĂ©tĂ©. Avec cette organisation, je me suis remise, lĂ  c’était absolument gratuit, Ă  avoir des rĂ©unions plus rĂ©guliĂšrement, Ă  devoir faire des comptes rendus de rĂ©unions, des trucs comme ça. À ce moment-lĂ , je me suis intĂ©ressĂ©e Ă  l’ordinateur, j’ai eu une adresse mail. J’ai commencĂ© Ă  me rĂ©investir dans la vie en sociĂ©tĂ©, Ă  m’intĂ©resser Ă  d’autres choses, je veux dire me remettre plus dans le monde, Ă  sortir un peu de ma petite bulle familiale et Ă  me confronter Ă  d’autres ». 9, 43 ans, Graduat/DEUG en tourisme, quatre enfants, mariĂ©e. 25Les femmes qui ont dĂ©veloppĂ© des activitĂ©s bĂ©nĂ©voles dans le milieu associatif ont au minimum obtenu leur diplĂŽme du secondaire elles sont dix-neuf Ă  avoir Ă©voquĂ© un engagement associatif Ă  des degrĂ©s divers. Cinq d’entre elles sont actives dans un parti politique et ont Ă©tĂ© Ă©lues locales. Les femmes ne possĂ©dant pas de diplĂŽme de secondaire et se trouvant dans des situations financiĂšres prĂ©caires dĂ©veloppent plutĂŽt des activitĂ©s rĂ©munĂ©rĂ©es ou du bĂ©nĂ©volat de proximitĂ© informel. Outre que les activitĂ©s bĂ©nĂ©voles exercĂ©es dans un cadre formel sont les plus susceptibles d’ĂȘtre valorisĂ©es sur le marchĂ© de l’emploi, elles peuvent aussi mener directement Ă  l’emploi quatre des femmes que nous avons rencontrĂ©es ont Ă©tĂ© engagĂ©es par une des associations dans lesquelles elles avaient travaillĂ© bĂ©nĂ©volement. La crĂ©ation artistique une opportunitĂ© de valorisation 26La crĂ©ation artistique peut prendre des formes trĂšs diffĂ©rentes selon les cas rencontrĂ©s. Cette crĂ©ation peut concerner la fabrication de bijoux, de paysages miniatures, la peinture, la sculpture, le chant, la musique, la danse mais aussi l’amĂ©nagement d’intĂ©rieur ou de jardin. Ces activitĂ©s ne sont pas l’apanage exclusif des femmes vivant dans un milieu privilĂ©giĂ©, mĂȘme si les arts les plus reconnus se retrouvent principalement chez les femmes avec les plus hauts niveaux de diplĂŽme une femme sculptrice, deux femmes peintres, quatre femmes musiciennes, une femme crĂ©atrice de bijoux, six d’entre elles ayant un diplĂŽme d’études supĂ©rieures. Par cette crĂ©ation, les femmes cherchent Ă  produire » des Ɠuvres et objets qui soient reconnus, Ă  se crĂ©er une identitĂ© autre que celle de femme au foyer. Elles sont fortement liĂ©es Ă  un moment de plaisir personnel. Il est tout Ă  fait remarquable qu’elles prĂ©sentent presque toujours ces activitĂ©s comme accessoires et n’empiĂ©tant pas sur la vie familiale. Par ailleurs, mĂȘme quand l’occupation artistique remplit de 6 Ă  8 heures de leurs journĂ©es ou quand elle dĂ©bouche sur des expositions, des reprĂ©sentations et des ventes, ces femmes ne se reconnaissent pas le titre d’artiste. J’ai suivi des cours de peinture pendant trois ans et puis, j’ai travaillĂ© toute seule pendant les dix annĂ©es suivantes. 8 heures par jour Ă  9 heures du matin je montais dans mon atelier c’est en fait une petite piĂšce que l’on a fait faire au-dessus de ma chambre de 9 heures Ă  10 heures du matin jusqu’à 15-16 heures, oĂč j’allais rechercher les enfants. Je faisais des expos. J’ai finalement créé un petit bouquin avec mes dix ans de peinture, pour les enfants. En mĂȘme temps, cela me servait de book. J’ai aussi fait un livre de chroniques que j’ai vendu Ă  cinquante exemplaires, ce n’est pas Ă©norme mais... Donc c’est finalement Ă  partir du moment oĂč j’ai arrĂȘtĂ© de courir que j’ai commencĂ© Ă  me connaĂźtre... ». 5, 48 ans, master en langues romanes, deux enfants, mariĂ©e. 27Peut-ĂȘtre touche-t-on ici Ă  une dĂ©finition genrĂ©e de ce qu’on est et de ce qu’on fait marquĂ©e par le genre une femme qui se consacre quelques heures tous les jours Ă  la peinture tout en assumant la gestion quotidienne du foyer se dĂ©crit avant tout comme une femme au foyer qui a une activitĂ© accessoire et de loisir. 28Certaines d’entre elles formulent le projet que ces activitĂ©s occasionnelles puissent ĂȘtre un tremplin vers un statut d’indĂ©pendant. Les recherches que nous avons menĂ©es par ailleurs sur l’entrepreneuriat fĂ©minin Cornet, Constantinidis, 2004 ont montrĂ© que de nombreuses femmes crĂ©aient leur activitĂ© dans les secteurs de l’artisanat et autres activitĂ©s commerciales crĂ©atives qui Ă©taient le prolongement d’une activitĂ© dĂ©veloppĂ©e Ă  domicile pendant une pĂ©riode passĂ©e au foyer. Pour certaines d’entre elles, cela constituera une opportunitĂ© de retour sur le marchĂ© du travail mais beaucoup vont ĂȘtre confrontĂ©es Ă  la difficultĂ© de transformer cette activitĂ© de loisirs en une activitĂ© rentable. Les formations une anticipation du retour sur le marchĂ© du travail 29Une partie du temps libre est utilisĂ©e par certaines pour s’engager dans des formations, plus ou moins longues. Elles font ce choix soit par intĂ©rĂȘt personnel, soit pour mieux gĂ©rer leur situation familiale comprendre et accompagner la maladie ou le handicap d’un proche, se dĂ©fendre dans une procĂ©dure de divorce, aider les enfants dans leur parcours scolaire, soit dans la perspective d’un retour ultĂ©rieur sur le marchĂ© du travail. Ces formations peuvent ĂȘtre de quelques jours ou s’étendre sur plusieurs annĂ©es, ĂȘtre plus ou moins contraignantes en termes d’horaires, de travail Ă  domicile, de stages et d’examens. Plus l’investissement est important, plus le support familial joue un rĂŽle dans la poursuite de la formation. En effet, certaines formations rĂ©pondent Ă  des exigences similaires Ă  celles d’un emploi. L’engagement dans cette dĂ©marche va donc dĂ©pendre de l’ñge et du nombre d’enfants, du soutien du conjoint, de l’aide accessible dans le rĂ©seau proche. Elle permet parfois de mettre en place une nouvelle distribution des rĂŽles au sein du couple. Donc j’ai voulu commencer des Ă©tudes, je me suis dit “je vais attendre que la plus jeune ait au moins fait une annĂ©e de maternelle” parce que la premiĂšre annĂ©e, j’aime bien qu’elle aille le matin Ă  l’école et qu’elle puisse rentrer Ă  midi pour faire la sieste. Donc j’ai commencĂ© mes Ă©tudes quand la petite rentrait en deuxiĂšme maternelle. Et j’ai fait mes trois annĂ©es d’étude, je partais Ă  7 heures du matin et je revenais le soir. J’ai eu de la chance parce qu’à ce moment-lĂ , mon mari travaillait pour une sociĂ©tĂ© Ă  domicile. Donc, le matin, moi je partais avant que les enfants se lĂšvent et il Ă©tait lĂ  pour assurer, le soir c’était moi ». 30, 42 ans, master en gĂ©ologie, trois enfants, mariĂ©e. 30NĂ©anmoins certaines femmes continuent Ă  tout assumer de front, prĂ©parant, par exemple, les repas Ă  l’avance afin que le conjoint et les enfants n’aient qu’à les rĂ©chauffer, si les cours ont lieu en soirĂ©e ou programmant les transports et la prise en charge des enfants en mobilisant un rĂ©seau d’aides externes. 31Ces formations sont prĂ©sentĂ©es comme un besoin par les femmes rencontrĂ©es car cela leur donne une ouverture vers l’extĂ©rieur du mĂ©nage et leur apportent, en gĂ©nĂ©ral, un regain de confiance en elles. Elles ont Ă©galement un effet positif sur le regard portĂ© sur elles par leurs proches, notamment leurs enfants. Le travail occasionnel avoir de l’argent Ă  soi » 32Chez les mĂ©nages modestes, le dĂ©veloppement des activitĂ©s rĂ©munĂ©rĂ©es occasionnelles va provenir de la volontĂ© de mettre du beurre dans les Ă©pinards » ou de pouvoir gĂąter les enfants ». On trouve aussi un manque de reconnaissance du travail de la femme au sein du foyer par le mari et donc une volontĂ© de lui montrer qu’elles peuvent contribuer aussi aux revenus du mĂ©nage. 33Chez certaines, l’enjeu est de financer certains de leurs besoins personnels. Les femmes que nous avons rencontrĂ©es se sont rarement posĂ©es la question de leur autonomie financiĂšre personnelle au moment du retrait. Cette question est en revanche apparue chez toutes les interviewĂ©es dĂšs qu’elles ont voulu dĂ©velopper des activitĂ©s pour elles ». J’avais envie de payer moi-mĂȘme mes cours de peinture. Tout de suite ça c’est mis, j’ai trouvĂ© une vieille dame qui cherchait quelqu’un, qui n’était pas en fin de vie mais qui avait envie un peu de sortir et donc en fait, je lui faisais ses courses et on allait Ă  des concerts toutes les deux et au restaurant. Ca lui a vraiment fait plaisir. Elle Ă©tait handicapĂ©e mais moi je prenais tout mon temps, j’avais dĂ©cidĂ© de lui donner mon temps et elle me payait... J’avais vraiment envie d’assumer financiĂšrement mes cours de peinture et donc je me suis dit que j’allais trouver un petit boulot et ça s’est bien mis ». 9, 43 ans, bac + 2 en tourisme, quatre enfants, mariĂ©e. 34Certaines pensent Ă  cette solution pour pouvoir dĂ©lĂ©guer les tĂąches qu’elles estiment devoir en principe assumer parce qu’elles sont au foyer. Le fait de trouver l’argent pour payer ces services leur permet de mieux gĂ©rer la culpabilitĂ© de ne pas tout faire soi-mĂȘme. L’extrait suivant, tout particuliĂšrement son dĂ©but, illustre bien ce schĂ©ma Je vais dire une bĂȘtise mais... j’aimerais bien avoir quelqu’un qui nettoie chez moi mais je ne peux pas me le permettre parce que j’estime que l’argent doit d’abord servir aux enfants et comme je suis Ă  la maison, voilĂ . Je me dis que j’aurais ne fut-ce qu’un peu d’argent pour avoir quelqu’un qui m’aide, pour les tĂąches qui me pompent l’air... ». 12, 42 ans, master de sciences politiques, six enfants, mariĂ©e. 35Les tensions dans le couple poussent aussi des femmes Ă  se garantir un minimum d’autonomie financiĂšre et Ă  anticiper un Ă©ventuel retour sur le marchĂ© du travail, consĂ©quence d’une sĂ©paration. 36Les femmes non diplĂŽmĂ©es sont souvent femmes de mĂ©nage chez des connaissances ou des voisines ou effectuent quelques heures de travail dans le secteur de la restauration. La vente Ă  domicile d’objets mĂ©nagers, bijoux, vĂȘtements, confitures et tartes maison est une activitĂ© qui se retrouve dans les diffĂ©rentes catĂ©gories sociales. Il s’agit des activitĂ©s crĂ©atives Ă©voquĂ©es ci-dessus, mais elles sont ces fois transformĂ©es partiellement en activitĂ© commerciale, le plus souvent non dĂ©clarĂ©es ; elles ne dĂ©bouchent dĂšs lors sur aucun statut. Quand elles sont dĂ©clarĂ©es, c’est parfois au nom du mari qui prend un statut d’indĂ©pendant Ă  titre complĂ©mentaire, statut que les femmes ne peuvent prendre du fait qu’elles sont sans emploi et/ou bĂ©nĂ©ficiaire d’allocations de chĂŽmage. C’est, pour certaines d’entre elles, une façon de tester l’opportunitĂ© d’en faire une activitĂ© commerciale avec un statut d’indĂ©pendant Ă  titre complĂ©mentaire ou principal un peu plus tard ». Toutefois si plusieurs femmes interviewĂ©es ont envisagĂ© de se lancer comme indĂ©pendantes, trĂšs peu a franchi le cap, effrayĂ© par les frais et dĂ©marches liĂ©s au statut et Ă  l’investissement que cela supposait ; le travail au noir est perçu de maniĂšre paradoxale comme moins risquĂ©. D’autres donnent quelques heures de cours particuliers ou via une association sans but lucratif, accueillent des enfants ou prennent en charge une personne ĂągĂ©e ou handicapĂ©e, etc. Certaines autres organisent des stages payants pour les enfants pendant les vacances scolaires. 37Ces activitĂ©s occasionnelles, outre leur apport financier, sont souvent prĂ©sentĂ©es comme une ouverture sur le monde extĂ©rieur. Elles choisissent souvent des activitĂ©s rĂ©munĂ©rĂ©es occasionnelles dans lesquelles elles trouvent du plaisir et une reconnaissance leur confĂ©rant un sentiment d’utilitĂ© sociale et leur permettant de conserver une vie sociale. Ces activitĂ©s contribuent aussi Ă  leur donner une identitĂ© d’active » auprĂšs de leurs proches et Ă  leurs propres yeux. 38Un fait marquant est l’importance donnĂ©e au fait que ces activitĂ©s ne doivent pas gĂȘner l’organisation familiale. Elles s’organisent dans les zones de libertĂ© pendant les temps scolaires ou en soirĂ©e, quand les enfants sont au lit et que les tĂąches parentales et familiales sont prises en charge. Elles choisissent des activitĂ©s oĂč elles peuvent avoir une certaine autonomie sur la gestion de leur horaire de travail et, dans une certaine mesure, les conditions d’exercice de celui-ci. Ce rĂ©sultat rejoint celui des travaux de DĂ©bet et Veretout 2001, qui montrent que le travail au noir, outre l’exploitation et l’insĂ©curitĂ© qui lui sont liĂ©s, permet aussi d’échapper Ă  certains aspects de la condition salariale et qu’il rejoint parfois les vieux rĂȘves de l’autonomie ouvriĂšre et du travail libĂ©rĂ©. 39Pour un retour dans un emploi salariĂ©, ces compĂ©tences sont difficiles Ă  valoriser en effet, comme il s’agit souvent de travail en noir, les femmes n’osent pas les valoriser dans leur dialogue avec les organismes d’insertion professionnelle quand elles retournent sur le marchĂ© de l’emploi et hĂ©sitent Ă  le faire figurer dans leur CV. Les allers-retours sur le marchĂ© du travail formel 40Les besoins financiers sont parfois plus aigus ou l’envie de travailler plus impĂ©rieuse. Les femmes cherchent alors des solutions pour retourner sur le marchĂ© du travail, les moins qualifiĂ©es se heurtent cependant Ă  des offres d’emplois prĂ©caires ou qui ne sont pas adaptĂ©es Ă  leur vie familiale. De petits boulots en petits boulots, elles peuvent finir par retourner au travail occasionnel non dĂ©clarĂ©, perçu comme ayant moins de contraintes et laissant plus d’autonomie. J’ai recontactĂ© une dame qui organisait des showrooms. Elle avait besoin de deux saisons de mannequins. On Ă©tait trĂšs serrĂ©s financiĂšrement et j’avais la taille qu’il fallait. J’ai fait les deux saisons et cela complĂ©tait nos revenus. [...] Puis j’ai Ă©tĂ© enceinte et donc j’ai arrĂȘtĂ© le travail de mannequin Ă©videmment. Je suis retournĂ©e au chĂŽmage mais j’ai trouvĂ© un travail de dĂ©lĂ©guĂ© pour des vĂȘtements pour enfants. Les jours oĂč je faisais des ventes privĂ©es, je noircissais la case sur la carte du chĂŽmage. Cela a mis un peu d’eau au moulin. Au dĂ©but cela marchait trĂšs bien [...] mais suite Ă  un changement de politique commerciale, cela n’a plus marchĂ©, alors j’ai arrĂȘtĂ©. AprĂšs, j’ai fait des mĂ©nages au noir, je ne vais pas vous le cacher... ». 13, 42 ans, secondaire technique, quatre enfants, divorcĂ©e. 41Beaucoup de ces retours se soldent par un Ă©chec difficultĂ©s de concilier travail et obligations familiales, problĂšmes de transport, accidents familiaux, contrats prĂ©caires, conditions de travail dĂ©favorables qui les font hĂ©siter Ă  postuler pour un nouvel emploi. J’ai fait l’expĂ©rience d’assistante du directeur du personnel pendant quatre ans. J’ai eu ma deuxiĂšme fille pendant ce temps-lĂ . C’était une sociĂ©tĂ© familiale qui s’essoufflait un peu et la patronne voulait faire rentrer sa fille dans la sociĂ©tĂ©. Donc, elle voulait me mettre dehors gentiment. Moi cela m’arrangeait parce que j’étais enceinte de la troisiĂšme, mon mari allait partir en mission Ă  l’étranger. Je n’avais toujours pas mon permis de conduire. Donc je me suis dit cela tombe bien, je vais avoir la troisiĂšme et aprĂšs je recommencerai Ă  travailler. Seulement du jour au lendemain, mon mari m’a quittĂ©e... ». 29, bac + DEUG logopĂ©die inachevĂ©, trois enfants, divorcĂ©e. 42Ces allers-retours permettent aux femmes concernĂ©es de rester en prise avec le marchĂ© du travail, de maintenir des compĂ©tences et de conserver ou rĂ©cupĂ©rer une sĂ©rie de droits notamment en tant que chĂŽmeuses, d’avoir un revenu. Mais on a l’impression que c’est plutĂŽt une contrainte qu’un choix. 43Certaines aussi rencontrent de rĂ©elles difficultĂ©s Ă  se remettre au rythme d’un emploi et Ă  ses contraintes, les allers et retours sont le signe de ces difficultĂ©s et de ce malaise. Moi c’est un peu particulier puisqu’en dix ans, j’ai eu des longues pauses de chĂŽmage qui n’ont pas toujours Ă©tĂ© intentionnelles mais pendant lesquelles je n’ai pas non plus cherchĂ© pour reprendre du travail. Je me suis retrouvĂ©e au chĂŽmage et je me suis dit que j’allais en profiter. Pendant ces dix annĂ©es-lĂ , j’ai eu chaque fois des pĂ©riodes de deux ou trois ans de chĂŽmage avant de reprendre une recherche active de travail. La premiĂšre fois, je croyais vraiment avoir trouvĂ© mon emploi idĂ©al parce que j’adore le commerce et je n’avais plus envie d’ĂȘtre indĂ©pendante, je trouvais que c’était trop de risques en Ă©tant seule donc j’avais trouvĂ© une place de gĂ©rante, j’étais donc employĂ©e. En fait, je bĂ©nĂ©ficiais d’un plan d’aide Ă  l’emploi, donc ils m’ont engagĂ©e pendant deux pĂ©riodes de six mois, et quand les employeurs n’ont plus eu droit aux rĂ©ductions, ils n’ont pas renouvelĂ© mon contrat donc je me suis retrouvĂ©e de nouveau au chĂŽmage. Quelque temps aprĂšs, un an je crois, j’ai retrouvĂ© encore un travail d’employĂ© et je n’ai plus supportĂ© la pression. Pendant toute cette pĂ©riode-lĂ , le monde du travail a vraiment changĂ© et je ne supporte pas la pression et la façon de travailler actuelle ». 40, 54 ans, bac + 3, deux enfants, divorcĂ©e. 44On voit que ces femmes dĂ©veloppent difficilement un projet professionnel en partie parce que les rĂ©alitĂ©s familiales continuent de primer, mais aussi parce que le marchĂ© du travail est marquĂ© par une prĂ©caritĂ© dont elles ont Ă©tĂ© victimes. L’analyse des rationalitĂ©s qui sous-tendent ces activitĂ©s 45Nous avons listĂ© diffĂ©rentes activitĂ©s externes rĂ©alisĂ©es par les femmes au foyer. Il s’agit maintenant suivant une approche comprĂ©hensive d’apporter un Ă©clairage sur les rationalitĂ©s qui sont Ă  l’Ɠuvre derriĂšre la mise en place de ces activitĂ©s approche comprĂ©hensive. Ces logiques d’action ne dĂ©pendent pas seulement des acteurs mais aussi du contexte qui structure le comportement, au travers de contraintes objectives et subjectives. Des objectifs multiples 46Une logique d’action crĂ©ative. Une partie des femmes interrogĂ©es exprime la volontĂ© de faire des choses » qui ont une valeur ajoutĂ©e, qui dĂ©montre un talent, des compĂ©tences et un travail personnel. Ceci regroupe toutes les activitĂ©s artisanales et artistiques, mais aussi une partie des activitĂ©s occasionnelles plus classiques vendre, mais de façon originale en organisant des dĂ©filĂ©s chez soi, par exemple, ou en crĂ©ant un site internet. On sent ici une volontĂ© de reconnaissance au-delĂ  du rĂŽle de mĂšre et d’épouse. 47Une logique d’action de plaisir personnel, de rĂ©alisation de soi du temps Ă  soi et pour soi ». La journĂ©e d’une femme au foyer est fortement orientĂ©e vers le service aux autres la famille mais aussi les grands-parents, le voisinage, les parents d’autres enfants qui travaillent. Plusieurs formulent l’envie d’avoir un temps pour soi et Ă  soi », hors de la logique de service aux autres. Cela se traduit au travers de toutes les activitĂ©s crĂ©atives mais aussi du bĂ©nĂ©volat, de l’engagement politique, des formations. On sent aussi dans certaines interviews que si ce temps est souhaitĂ©, les femmes ne se l’autorisent que sous certaines conditions que cela ne perturbe pas la vie familiale et parentale, que cela ne grĂšve pas les revenus du mĂ©nage. 48Une logique de recherche de liens sociaux, d’ouverture externe ». Bon nombre des femmes rencontrĂ©es ne se sentent pas suffisamment insĂ©rĂ©es socialement au travers de leur vie familiale et amicale. Le fait de suivre des formations, de s’investir dans du bĂ©nĂ©volat, de dĂ©velopper une activitĂ© semi-professionnelle leur permet de sortir d’un certain isolement et de s’insĂ©rer dans des rĂ©seaux. Cette recherche de contacts se fait dans une logique affective et sociale et parfois, dans l’idĂ©e de maintenir ou crĂ©er des contacts qui pourront faciliter le retour sur le marchĂ© du travail. 49Une logique de recherche d’utilitĂ© sociale au-delĂ  du foyer. Cette logique rĂ©vĂšle un souci de se rendre utile » Ă  la sociĂ©tĂ© en rĂ©alisant des activitĂ©s d’aide et de soutien au-delĂ  du foyer. Le simple dĂ©vouement » Ă  la famille n’est pas jugĂ© suffisant aux yeux de plusieurs femmes, qui ne trouvent pas suffisamment de valorisation dans le travail domestique. On retrouvera cette logique d’action Ă  l’Ɠuvre dans bon nombre d’activitĂ©s bĂ©nĂ©voles mais aussi dans le travail occasionnel tel que l’accueil d’enfants, l’accompagnement de personnes ĂągĂ©es ou handicapĂ©es, etc. Une logique de formation professionnelle. Cette logique se retrouve principalement dans la poursuite de formations mais aussi par l’exercice d’activitĂ©s occasionnelles qualifiantes et des aller-retours voulus sur le marchĂ© de l’emploi, par une remise Ă  jour des connaissances dans le domaine de la formation initiale ou dans le secteur d’une activitĂ© professionnelle antĂ©rieure, par un investissement crĂ©atif ou artisanal Ă  finalitĂ© professionnelle. Cette logique d’action est la plus proche d’une stratĂ©gie visant au retour sur le marchĂ© de l’emploi. 50Une logique d’action financiĂšre ». Il s’agit, par l’activitĂ© dĂ©veloppĂ©e, d’assurer des revenus complĂ©mentaires Ă  la famille ou de rĂ©munĂ©rer personnellement ses dĂ©penses personnelles. Dans ce cas, il n’y a pas toujours pression financiĂšre objective » mais subjectivement, la femme ne veut pas devoir » Ă  son mari le financement de ses loisirs ou ne veut pas prĂ©lever cette part sur le revenu du mĂ©nage, indiquant en quelque sorte par lĂ  qu’elle ne reconnaĂźt pas suffisamment de valeur financiĂšre au travail qu’elle accomplit au sein du foyer pour pouvoir en dĂ©gager un bĂ©nĂ©fice personnel. En nous rĂ©fĂ©rant Ă  l’étude de Baudelot et Gollac sur le bonheur au travail 2003, nous pouvons constater que les sources de satisfaction que recherchent les femmes au foyer dans leurs diverses activitĂ©s externes sont finalement fort similaires Ă  celles que recherchent les travailleurs recherche de contacts sociaux, faire-crĂ©er », s’enrichir personnellement », servir-aider ». Des diffĂ©rences mais aussi beaucoup de similaritĂ©s 51Nous avions volontairement cherchĂ© Ă  dĂ©limiter un Ă©chantillon hĂ©tĂ©rogĂšne de femmes au foyer. L’hypothĂšse Ă©tait que les logiques d’action seraient diffĂ©rentes selon ces diffĂ©rents critĂšres Ăąge, niveau de diplĂŽme, nombre d’enfants Ă  charge. Cette hypothĂšse n’est pas vĂ©rifiĂ©e. En effet, malgrĂ© la grande hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des femmes rencontrĂ©es, nous avons pu identifier avec constance la prĂ©sence de ces diffĂ©rentes logiques d’action chez toutes les femmes rencontrĂ©es. Par contre, c’est dans la mise en Ɠuvre de ces logiques et dans le degrĂ© d’importance et d’investissement accordĂ© Ă  chacune de d’entre elles que les diffĂ©rences apparaissent. 52Le niveau de qualification est incontestablement un Ă©lĂ©ment majeur de diffĂ©renciation de notre Ă©chantillon. Il guide le type d’activitĂ©s que les femmes au foyer entreprennent et notamment l’investissement important dans le bĂ©nĂ©volat formel ou les activitĂ©s artistiques. Ainsi, la dimension plaisir et Ă©panouissement personnel » ne se retrouvera pas dans la mĂȘme mesure chez les femmes moins diplĂŽmĂ©es. Pour ces femmes, la logique de plaisir et d’épanouissement personnel sera moins liĂ©e Ă  une activitĂ© extĂ©rieure. Il s’agit plutĂŽt d’avoir du plaisir et une reconnaissance autour d’une activitĂ© domestique plaisir de faire un bon repas, plaisir de jardiner ou d’entretenir un potager. 53Les conditions de vie jouent Ă©galement un rĂŽle. Les femmes les moins diplĂŽmĂ©es sont celles qui vont le plus souvent faire des allers et retours vers le marchĂ© de l’emploi et tenter de trouver des activitĂ©s rĂ©munĂ©rĂ©es pour augmenter les revenus globaux du mĂ©nage moins pour leur besoin personnel. Mais les femmes diplĂŽmĂ©es peuvent aussi mettre en avant ces logiques de survie et de niveau de revenus quand le couple est en crise et qu’elles vivent ou ont vĂ©cu une sĂ©paration. 54La sĂ©paration du couple met souvent les femmes en action et les poussent Ă  investir dans de nouvelles activitĂ©s formation professionnelle, recherche d’activitĂ©s rĂ©munĂ©rĂ©es. Elles mettent toutes aussi en avant l’importance maintenant » de penser Ă  elle et plus seulement aux autres. Certaines profitent des crises dans le couple pour obtenir un rééquilibrage des diffĂ©rentes activitĂ©s et un nouveau partage des tĂąches domestiques et parentales avec presque toujours l’obtention d’un temps pour soi », non nĂ©gociĂ© quelques annĂ©es auparavant. 55Le nombre d’enfants, les Ăąges des enfants, l’écart d’ñge entre les enfants sont autant d’élĂ©ments qui vont jouer un rĂŽle important dans l’investissement des femmes au foyer car ils vont dĂ©terminer le temps que les femmes peuvent consacrer Ă  des activitĂ©s externes au foyer. La charge d’enfants en bas Ăąge avant l’entrĂ©e en primaire freine les femmes par rapport aux diffĂ©rentes activitĂ©s. Toutefois, nous avons pu constater que les mĂšres de familles nombreuses lĂąchent du lest » par rapport Ă  leur cadet lĂ  oĂč elles s’interdisaient des activitĂ©s externes avec les aĂźnĂ©s, elles vont se les permettre avec l’enfant suivant dĂšs que celui-ci entre en maternelle voire avant, ayant acquis avec l’expĂ©rience une certaine sĂ©rĂ©nitĂ© par rapport Ă  la gestion de leurs temps d’absence auprĂšs de leurs enfants. L’employabilitĂ© des femmes au foyer bien rĂ©elle et pourtant peu visible 56Notre recherche s’intĂ©ressait aux femmes qui veulent retourner sur le marchĂ© du travail ou qui viennent de retrouver un emploi. Ce qui nous a frappĂ©es au terme des interviews est le peu de mobilisation dans la recherche d’emploi, par les femmes et leurs accompagnateurs, des compĂ©tences acquises pendant leur pĂ©riode de retrait du marchĂ© du travail. Pourtant, il nous semblait que ces activitĂ©s Ă©taient susceptibles d’ĂȘtre valorisĂ©es sous la forme de compĂ©tences et de capacitĂ©s d’adaptation personnelles mobilisables pour la recherche d’emploi. C’est un peu comme si les seules compĂ©tences valorisĂ©es Ă©taient les tĂąches parentales et familiales avec, pour les moins diplĂŽmĂ©es d’entre elles, un retour presque prĂ©dĂ©terminĂ© dans des mĂ©tiers de services de proximitĂ© garde d’enfants, nettoyage et soins aux personnes. 57Les entretiens ont mis en Ă©vidence la difficultĂ© de mettre en avant ces compĂ©tences acquises. Cette difficultĂ© est en rĂ©alitĂ© double d’une part, les femmes elles-mĂȘmes ne sont pas conscientes que leurs compĂ©tences peuvent ĂȘtre valorisĂ©es sur le marchĂ© de l’emploi, parce qu’officiellement les activitĂ©s qui leur ont permis d’acquĂ©rir ces compĂ©tences ne sont pas reconnues ni comptabilisĂ©es par exemple, en matiĂšre d’organisation d’évĂ©nements comme les fĂȘtes Ă  l’école de leurs enfants. D’autre part, l’entourage, les conseillers en orientation professionnelle ainsi que les employeurs ont tendance Ă  faire peu de cas d’un CV construit au dĂ©part sur des compĂ©tences acquises en dehors du marchĂ© du travail formel. Une telle attitude les renvoie dĂšs lors au diplĂŽme qu’elles ont acquis, il y a parfois plus de vingt ans, Ă  un mĂ©tier qu’elles n’ont plus exercĂ© depuis longtemps, voire jamais. Pourtant, les femmes au foyer qui ont retrouvĂ© du travail soulignent que ce n’est pas sur la base de leur diplĂŽme initial qu’elles peuvent le mieux se vendre » sur le marchĂ© du travail, mĂȘme si celui-ci assure un certain niveau » et peut ĂȘtre un prĂ©requis. En effet, elles sont alors en concurrence avec des jeunes ayant le mĂȘme diplĂŽme mais qu’elles ont obtenu beaucoup plus rĂ©cemment, voire un diplĂŽme plus Ă©levĂ©, ainsi qu’éventuellement une expĂ©rience professionnelle rĂ©cente. Par contre, celles qui ont eu le rĂ©flexe de mettre en Ă©vidence les compĂ©tences acquises pendant leur pĂ©riode au foyer ont pu, lorsqu’une rencontre en face Ă  face Ă©tait possible avec l’employeur, faire la diffĂ©rence. Ceci nous amĂšne Ă  plaider pour un rĂ©el dispositif de validation des compĂ©tences auprĂšs des femmes au foyer qui veulent rĂ©intĂ©grer le marchĂ© du travail. Il pourrait s’articuler autour de diffĂ©rents axes Les compĂ©tences mobilisĂ©es dans la sphĂšre familiale soins de puĂ©riculture aux petits enfants, compĂ©tences pĂ©dagogiques liĂ©es aux activitĂ©s d’éveil et au suivi des devoirs, compĂ©tences liĂ©es Ă  la confection des repas, dans certains cas aux activitĂ©s de jardinage et d’entretien d’un potager, compĂ©tences liĂ©es Ă  la gestion du budget familial. Les compĂ©tences mobilisĂ©es dans la sphĂšre du bĂ©nĂ©volat informel accompagnement de personnes malades ou handicapĂ©es, accompagnement des personnes en fin de vie, accueil de l’enfant, etc. Les compĂ©tences mobilisĂ©es dans la sphĂšre du bĂ©nĂ©volat formel tenue de livres de compte, comptabilitĂ©, vente, promotion de produits ou de services, bureautique, accueil de personnes en difficultĂ©, accueil de clients » d’une association, organisation d’évĂ©nements, organisation ou dispense de formations, etc. Les compĂ©tences mobilisĂ©es dans la sphĂšre des activitĂ©s occasionnelles souvent techniques de vente, restauration, aide aux personnes, activitĂ©s mĂ©nagĂšres mais aussi traductions, vente par Internet, crĂ©ation de sites. Les compĂ©tences mobilisĂ©es dans la sphĂšre des activitĂ©s crĂ©atives activitĂ©s artistiques, massages et soins du corps, bien-ĂȘtre, informatique crĂ©ation de sites, utilisation d’outils comme Photoshop, etc.. Les compĂ©tences mobilisĂ©es en tant que conjointe aidante accueil des clients, comptabilitĂ©, bureautique. Faire le bilan de ces compĂ©tences et proposer, du moins pour une partie de celles-ci, des mĂ©canismes de validation qui leur permettraient d’entreprendre une formation complĂ©mentaire de maniĂšre allĂ©gĂ©e » dans les domaines de l’accueil de l’enfant, de l’enseignement, de la gestion, du secrĂ©tariat, des mĂ©tiers de la restauration, des mĂ©tiers d’aide aux personnes, notamment constituerait un tremplin non nĂ©gligeable vers l’emploi. ** * 58Les femmes au foyer » que nous avons rencontrĂ©es n’avaient pas ce statut comme projet de vie et ne dĂ©siraient pas le conserver. Au-delĂ  des nombreuses activitĂ©s qu’elles dĂ©ploient au foyer », ces femmes rĂ©pertoriĂ©es comme inactives » au regard du marchĂ© de l’emploi s’investissent pendant leur pĂ©riode de retrait du marchĂ© du travail dans les Ă©coles, dans les comitĂ©s de quartier, dans les associations bĂ©nĂ©voles. Elles dĂ©veloppent Ă©galement des activitĂ©s artistiques, de service Ă  autrui ou mĂȘme de production de biens et services. Autrement dit, les femmes dites au foyer » sont loin d’ĂȘtre des inactives », mais sont au contraire extrĂȘmement actives dans la sphĂšre privĂ©e bien entendu, mais aussi dans la sphĂšre sociale et dans une sphĂšre que nous pourrions qualifier de paraprofessionnelle », que notre recherche a contribuĂ© Ă  mettre au jour. 59Nous pouvons conclure qu’ĂȘtre femme au foyer n’est pas automatiquement ĂȘtre une femme coupĂ©e du monde extĂ©rieur et du monde du travail en particulier. Les contacts et passerelles existent et les frontiĂšres sont poreuses des femmes au foyer exercent des activitĂ©s occasionnelles, des activitĂ©s quasi indĂ©pendantes, font des allers-retours sur le marchĂ© de l’emploi. En outre, les activitĂ©s qu’elles dĂ©veloppent sont traversĂ©es par des logiques d’action qui sont Ă©galement celles que l’on retrouve dans le monde du travail. Il est donc important de rendre visible ces diffĂ©rentes activitĂ©s mĂ©connues et de permettre notamment ainsi Ă  celles qui les ont dĂ©veloppĂ©es de les valoriser sur le marchĂ© de l’emploi. Cette dĂ©marche de valorisation sera bĂ©nĂ©fique tant les femmes concernĂ©es et leur famille que pour les entreprises Ă  la recherche de personnes dotĂ©es de compĂ©tences utiles. RattachĂ©e) Ă  la Direction Commerciale, vous Ă©voluez au sein de l'Ă©quipe Commerciale. Vous assurez la prospection, le suivi et la conclusion des ventes de la solution digitale de notre client auprĂšs d'une clientĂšle Grands Comptes (+ de 1000 salariĂ©s). Vos missions : - GĂ©rer la totalitĂ© du cycle de vente, de la prospection au closing (avec appui tĂ©lĂ©prospection). - MaĂźtriser un Si vous vous prĂ©parez Ă  rĂ©diger votre lettre de motivation pour intĂ©grer le marchĂ© du travail, aprĂšs avoir pris une pause pour prendre soin de vos enfants. Vous ĂȘtes probablement impatient de rĂ©utiliser vos compĂ©tences professionnelles, de faire de nouvelles connaissances et, bien sĂ»r, de recevoir votre salaire. Une chose qui vous excite peut-ĂȘtre moins ? la rĂ©daction d’une lettre de motivation. Votre situation est unique et doit ĂȘtre traitĂ©e de cette façon. Les conseils de lettre de motivation suivants sont un excellent point de dĂ©part et vous aideront Ă  reprendre le chemin de votre carriĂšre. Les emplois en intĂ©rim sont des bons moyens de se relancer dans la vie professionnelle sans bousculer complĂštement vos habitudes. Rejoignez la communautĂ© qapa sur et tĂ©lĂ©chargez l’application mobile, pour trouver des offres d’intĂ©rims n’importe oĂč et n’importe quand. Ne le cachez pas dans votre lettre de motivation Lorsque les responsables du recrutement examinent votre CV, il y a des chances qu’ils remarquent que vous avez fait une pause dans votre carriĂšre. C’est une raison de plus pour le mentionner directement dans votre lettre de motivation. Megan Crawford, coach de carriĂšre, fondatrice de Your Job Search Coach, explique “ Il est toujours prĂ©fĂ©rable d’expliquer la pause plutĂŽt que d’attendre que quelqu’un le voit sur un curriculum vitae et pose des questions Ă  ce sujet “. Quant Ă  savoir quand vous devez l’expliquer, M. Crawford vous conseille de le dire aprĂšs avoir expliquĂ© votre intĂ©rĂȘt pour le poste et pourquoi vous seriez ravi de rejoindre la sociĂ©tĂ©. Soyez confiant, pas d’excuses Lorsque les parents qui sont Ă  la maison depuis quelques annĂ©es viennent voir beaucoup commencent la conversation en se sentant coupables. Mais, selon – elle, “ Vous devriez ĂȘtre fiĂšre du fait que vous avez pris soin de vos enfants. Si cette confiance transparaĂźt dans votre lettre de motivation, elle se concrĂ©tisera dans votre entretien, et plus vous aurez de succĂšs.” M. Crawford avertit les parents de rĂ©sister Ă  l’envie de s’excuser ou de surcompenser en Ă©crivant quatre paragraphes lorsqu’une simple phrase suffit. Les gens veulent Ă©crire une biographie, et la rĂ©alitĂ© est que les recruteurs n’ont pas le temps de lire cela», dit-elle. A la place, restez bref et simple. Cela peut ĂȘtre quelque chose de direct et par exemple juste dire J’ai fait une pause de 2 ans pour m’occuper de mes 3 enfants ». Pleins feux sur vos compĂ©tences Lorsque Neely Raffellini, coach de carriĂšre, rencontre des personnes revenant sur le marchĂ© du travail, elle sort une feuille de papier et leur demande de noter toutes les compĂ©tences qu’ils ont utilisĂ©es pendant leur sĂ©jour Ă  la maison. » Beaucoup de gens croient que les activitĂ©s exercĂ©es hors cadre professionnel n’ont pas autant d’importance que celles effectuĂ©es dans ce cadres” Il faut mentionner toute expĂ©rience qui n’est pas rĂ©munĂ©rĂ©e, tant qu’elle se rapporte au travail que vous voulez faire. Par exemple, si vous avez passĂ© du temps Ă  faire du bĂ©nĂ©volat – que ce soit pour la SPA ou un organisme de bienfaisance local – vous pourriez parler de la façon dont vous avez jouĂ© un rĂŽle de leader dans la collecte de fonds ou la planification d’évĂ©nements. Quant Ă  savoir si vous devez ou non faire rĂ©fĂ©rence aux compĂ©tences que vous avez utilisĂ©es Ă  la maison avec les enfants, par exemple, le multitĂąche ou la nĂ©gociation de conflit procĂ©dez avec prudence, Si l’entreprise est conservatrice, elle ne comprendra pas, mais une startup si. À la fin de la journĂ©e, les employeurs veulent simplement savoir comment vous pouvez les aider et pourquoi vous ĂȘtes fait pour le poste.. N’y pensez pas trop Nous savons que c’est plus facile Ă  dire qu’à faire, mais ne vous attardez pas trop Ă  Ă©crire la lettre de motivation parfaite. Racontez simplement votre histoire, montrez comment vous pouvez aider l’entreprise, puis laissez votre CV parler de lui-mĂȘme. N’oubliez pas de bien dĂ©crire vos expĂ©riences en mettant des chiffres pour bien dĂ©crire ce que vous avez accompli dans vos anciens postes. Cet article vous a motivĂ© et vous souhaitez trouver des offres d’emplois qui vous correspondent ? Retrouvez toutes nos offres sur le site de ou sur l’application mobile, disponible sur IOS et Google Play.

Exemplede cv avec aucune expĂ©rience. December 17, 2018 by Jason. Si vous n`avez pas d`expĂ©rience de travail, votre diplĂŽme est susceptible d`ĂȘtre votre plus grand point de vente. Mais pas deux degrĂ©s sont les mĂȘmes, ni les compĂ©tences ou les rĂ©sultats spĂ©cialisĂ©s. Reprendre les Ă©noncĂ©s objectifs, oĂč vous indiquez exactement quels objectifs de carriĂšre vous

Tu es encore en plein dans tes Ă©tudes ou tu en arrives Ă  la fin ? La rubrique diplĂŽmes » de ton CV est remplie, mais celle des expĂ©riences professionnelles » ne tient que sur une ligne ? Pas de panique ! Voici quelques conseils pour remplir au mieux ton CV, avec peu ou pas d’expĂ©rience dans le monde du travail. Les compĂ©tences issues de ta vie personnelle Tout ne s’acquiert pas Ă  travers les expĂ©riences professionnelles. Dans ta vie de tous les jours, hors travail et Ă©tudes, tu as sĂ»rement dĂ©veloppĂ© de nombreuses compĂ©tences acquises dans ta vie personnelle. Il est temps de les mettre en valeur sur ton CV ! Sache que tout peut Ă©veiller la curiositĂ© des recruteurs. Attention Ă  ne pas en faire trop tout de mĂȘme les activitĂ©s et compĂ©tences que tu mets en avant doivent avoir un rapport avec le poste en question. Par exemple, si tu as Ă©tĂ© bĂ©nĂ©vole dans une association, cette expĂ©rience montrera ton cĂŽtĂ© volontaire et tu as pratiquĂ© un sport collectif, mets en avant ton esprit d’équipe souvent apprĂ©ciĂ© par les entreprises. Si tu as fait de la compĂ©tition, fais savoir Ă  ton employeur que cette expĂ©rience t’a appris Ă  mieux gĂ©rer ton as des passions ? Marque-les aussi par exemple, si ton passe-temps est la couture, tu peux indiquer que tu es patient et minutieux
Si tu as le BAFA, cela montre ton intĂ©rĂȘt pour le management et la gestion de projetsLe baby-sitting ou animal-sitting reprĂ©sente un bon indicateur de maturitĂ© et de prises de responsabilitĂ©s Mise beaucoup sur tes Ă©tudes sur ton CV Il faut remplir cette page blanche au maximum toute certification, diplĂŽme, brevet
 est Ă  indiquer. Si peu de mots s’alignent sous la rubrique expĂ©riences professionnelles », fais en sorte qu’il y en ait plus sous diplĂŽmes et formations ». Commence toujours par le diplĂŽme le plus rĂ©cent et n’hĂ©site pas Ă  dĂ©tailler le plus possible en Ă©crivant les options, les mentions, voire mĂȘme les notes finales par exemple. Tu peux aussi inscrire l’intitulĂ© de ton mĂ©moire de recherche si tu en as rĂ©digĂ© un. Les langues, l’informatique n’oublie aucun dĂ©tail Les entreprises qui ont le choix entre deux candidats Ă©gaux » embaucheront plutĂŽt celui qui maĂźtrise bien une langue Ă©trangĂšre. Pense donc Ă  spĂ©cifier les langues que tu as Ă©tudiĂ©es, le nombre d’annĂ©es d’apprentissage ainsi que ton niveau. Une bonne maĂźtrise de l’informatique peut ĂȘtre un vĂ©ritable atout. Cette compĂ©tence peut te paraĂźtre logique, mais il ne faut pas oublier de la noter sur ton CV. MaĂźtrise d’Excel, de Word, de Photoshop, des rĂ©seaux sociaux, de certains logiciels
 pense Ă  tout ce que tu sais faire derriĂšre un Ă©cran. DĂ©taille tes stages MĂȘme si ton stage Ă©tait de courte durĂ©e comme le stage d’observation de 3e, tu peux tout de mĂȘme le mentionner. DĂ©taille tes missions mĂȘme les tĂąches basiques et agrĂ©mente le tout avec les qualitĂ©s que ce travail t’a permis de dĂ©velopper contact humain, autonomie, crĂ©ativitĂ©, dynamisme
 Tu as la chance de pouvoir tout faire rentrer sur une seule page, profites-en ! Toute expĂ©rience qui t’a permis d’aborder de prĂšs ou de loin le monde professionnel est importante et se doit d’ĂȘtre mise en valeur. Avec tous ces conseils, il ne te reste plus qu’à te lancer dans la rĂ©daction de ton CV sans expĂ©rience professionnelle et sĂ©duire les recruteurs avec ton profil unique. q6QR.
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